Le prix des billets de transport en commun à Paris va augmenter en 2023

Des banlieusards attendent un bus près de la gare Saint-Lazare pendant une grève à Paris, le 10 novembre 2022. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)

Confrontées à la hausse des coûts, les collectivités locales de la région parisienne envisagent d’augmenter le prix des tickets et du passe Navigo mensuel pour les transports en commun de la capitale.

Ces nouveaux tarifs entreraient en vigueur le 1er janvier 2023 – mais les autorités locales doivent encore approuver les augmentations de prix, qui seront soumises au vote le 7 décembre, et le gouvernement pourrait encore intervenir pour protéger les navetteurs des augmentations les plus fortes.

Selon des informations communiquées aux médias français, le coût d’un billet simple – actuellement fixé à 1,90 € – pourrait augmenter de 21 %, pour atteindre 2,30 € l’année prochaine. Paris dispose d’un système de transport public intégré, ce qui signifie que les tickets peuvent être utilisés dans le métro, le tram, le bus ou le RER.

Les adeptes du carnet de 10 tickets pourraient voir les prix passer à 20,30 €, soit une augmentation de 16,90 € pour les acheteurs de tickets papier et de 14,90 € pour les utilisateurs de l’application pour téléphone mobile et de Navigo easy.

Quant au passe Navigo – la carte ferroviaire mensuelle – qui sera le point de mire des usagers des transports quotidiens en Ile-de-France, la présidente de la région Valérie Pécresse a prévenu qu’il pourrait passer de 75,20 € par mois actuellement à 90 €.

D’autres titres de transport devraient également connaître une hausse : le Navigo semaine de 22,80 € à 31 €, et le Navigo annuel de 827,20 € à 990 €.

Le système de transport envisage des augmentations de prix parce qu’il doit faire face à 950 millions d’euros de coûts supplémentaires pour 2023, en raison de l’augmentation des tarifs de l’énergie et du fait que le système de transport commencera à devoir payer à l’État français ses “prêts Covid” en 2023.

Alors que l’augmentation du prix du trajet simple à 2,30 euros pourrait rapporter 500 millions d’euros supplémentaires, il manquerait encore 450 millions d’euros aux opérateurs de transport de la région.

Résultats possibles

Afin d’éviter de fortes augmentations des tarifs pour les passagers, trois solutions possibles ont été avancées par la présidente de la région, Valérie Pecresse.

La première option serait une sorte de bouclier tarifaire. Il s’agirait de maintenir le prix du passe Navigo à 75,20 € en s’appuyant sur l’État pour diverses aides, comme la transformation des “prêts Covid” de la région, d’un montant de 2 milliards d’euros, en subvention, en étalant les remboursements entre 2023 et 2036, et la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 10 % à 5,5 %, ce qui rapporterait 150 millions d’euros par an. Jusqu’à présent, ces propositions n’ont pas reçu de soutien.

La deuxième solution possible serait une augmentation uniforme de 7,5 pour cent de tous les contributeurs au système de transport, Île de France Mobilités (IDFM).

Actuellement, l’IDFM est financé à 12 % par la région, à 38 % par les voyageurs et à 50 % par les contributions des entreprises privées. Si une augmentation de 7,5 % était appliquée de manière générale, l’impact sur les passagers serait une augmentation du passe Navigo à 80,80 euros par mois.

La troisième possibilité, défendue par Pécresse, serait d’augmenter la contribution des entreprises de Paris et de la petite couronne au fonds “Mobilité”. Cependant, cela devrait être fait par un amendement au projet de loi de finances du gouvernement français, et à la fin du mois de novembre, le Parlement s’est opposé à des augmentations de taxes sur ces entreprises.

Si aucune de ces solutions n’est mise en place, Pécresse a prévenu que les utilisateurs devraient supporter une augmentation de 20 % des prix, ce qui signifie qu’un passe Navigo mensuel coûterait entre 90 et 100 €.

Pécresse a qualifié cette possibilité de “socialement insupportable” et “anti-environnementale”.

Le ministre des Transports, Clément Beaune, a déclaré lundi à RMC que le ministère fera “tout pour éviter une augmentation du passe Navigo”, ajoutant que les discussions sont toujours en cours.

De son côté, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré à France Inter que le gouvernement envisageait “d’identifier les voies et moyens pour éviter une augmentation aussi importante que celle qui a été évoquée” lors des discussions avec la région.