Début de l'appel devant la justice française pour l'attentat contre Charlie Hebdo

Une gerbe de fleurs a été déposée devant les bureaux de Charlie Hebdo. Photo de GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Douze personnes ont été tuées dans les locaux du magazine à Paris par les frères Saïd et Cherif Kouachi, qui ont déclaré agir au nom d’Al-Qaïda pour se venger de la décision de Charlie Hebdo de publier des caricatures du prophète Mahomet.

Les meurtres ont marqué le début d’une vague meurtrière d’attaques islamistes en Europe.

Le premier procès a eu lieu en 2020 avec 14 accusés – certains jugés en leur absence – accusés d’avoir aidé les tireurs à préparer et organiser les attaques dans la capitale française.

Des peines de prison allant de quatre ans à la perpétuité ont été prononcées pour les personnes reconnues coupables d’avoir aidé les tireurs, qui ont attaqué les bureaux du magazine et les clients d’un supermarché juif.

Seuls deux d’entre eux, ceux qui ont reçu les peines les plus lourdes, ont fait appel.

Ali Riza Polat, 37 ans, a été condamné à 30 ans de prison après avoir aidé les frères Kouachi et Amedy Coulibaly à se procurer des armes.

Coulibaly était responsable du meurtre d’une policière française et d’une prise d’otages sur un marché de l’Hyper Cacher au cours de laquelle quatre hommes juifs ont été tués, le même mois que l’attentat de janvier contre Charlie Hebdo.

Les avocats de Polat ont fait valoir que l’appel est une dernière chance de “corriger les erreurs d’un système judiciaire dépassé par l’ampleur de ces attaques”.

Ils ont déclaré qu’on lui a “attribué à tort un rôle qu’il n’a jamais joué” dans les attaques.

L’autre accusé, Amar Ramdani, a été condamné à 20 ans de prison pour avoir fourni des armes et financé les attaques – le maximum autorisé par la loi.

Les frères Kouachi et Coulibaly ont été tués lors d’un assaut de la police.

La cour d’appel aura six semaines pour évaluer le degré de responsabilité des deux frères.

Plusieurs jours au début du procès seront consacrés à l’audition de survivants de l’attaque et de parents des victimes.

Parmi les personnes abattues dans les locaux de Charlie Hebdo figurent certains des dessinateurs les plus célèbres de France, dont Jean Cabut, dit Cabu, 76 ans, Georges Wolinski, 80 ans, et Stéphane “Charb” Charbonnier, 47 ans.

Les meurtres de Charlie Hebdo ont déclenché un élan mondial de solidarité avec la France sous le slogan “Je suis Charlie”.

Plus tard dans l’année, en novembre 2015, Paris a de nouveau été attaquée lorsque des tireurs islamistes se sont déchaînés dans la salle de concert du Bataclan, le stade national et dans une foule de bars et de restaurants.