D’un aviateur né au Vietnam à la chanteuse et résistante Joséphine Baker, l’exposition “Portraits de France” retrace la contribution des immigrés à la France. Portraits de France au Musée de l’Homme à Paris met en lumière la vie de 58 femmes et hommes, qui ont tous joué un rôle dans le “grand récit national” de la France.

Certains sont célèbres, d’autres inconnus ou oubliés, mais tous ont un point commun : que ce soit pour se battre pour la France, pour chanter en France, pour apprendre le français, ou pour être artistes, la France était leur terre d’élection et d’envie.

De Pablo Picasso à Nina Ricci, Aimé Césaire, Marie Curie, Lino Ventura et Dalida, ces 29 hommes et 29 femmes incroyables ont tous joué un rôle dans le développement du pays.

“Nous avons réussi à trouver un équilibre entre les plus célèbres, comme Dalida, Marie Curie ou Aimé Césaire, et d’autres un peu moins connus parce que c’était important de les mettre en avant. Je pense notamment à Do Huu Vi, cet aviateur mort pendant la Première Guerre mondiale, originaire du Vietnam. Nous avons également un scientifique russe qui a beaucoup travaillé en biochimie et qui a fait des avancées extraordinaires dans ce domaine”, a déclaré Aurélie Clemente-Ruiz, responsable des expositions au Musée de l’Homme.

“En faisant émerger ces personnalités, en les mettant en lumière, en racontant leurs parcours de vie exceptionnels, nous allons vraiment incarner cette diversité. On n’est plus dans un discours historique un peu flou, on est vraiment dans des histoires de vie où on va vraiment essayer de montrer que telle ou telle personnalité, à un moment de l’histoire de France, eh bien, ils ont fait la différence”, a-t-elle poursuivi.

Par leurs talents artistiques ou sportifs, leurs découvertes scientifiques, leurs engagements sociaux ou politiques, ils reflètent la diversité de la société française de la Révolution à nos jours.

Selon l’historien et co-commissaire de l’exposition Pascal Blanchard, ces portraits rassemblent une photo de famille incomplète du pays, dans un contexte de regain d’intérêt pour les racines ethniques de la France.

“La France est un grand pays d’immigration, mais les Français ne le savent pas, alors qu’aux États-Unis, c’est évident. Il y a donc un travail pédagogique à faire, pour transmettre ces histoires afin qu’elles soient mieux partagées. Cela ne veut pas dire que cela va résoudre tous les problèmes du présent. Mais ça, c’est une affaire de politiques, pas d’historiens !”. dit Blanchard.

“L’histoire n’est pas quelque chose de figé, nous continuons à l’écrire au quotidien. Regardez la place que Joséphine Baker a prise ces dernières années dans le récit commun. Il y a quinze ou vingt ans, personne ne parlait d’elle. On voit qu’il y a aussi un moment, quand on regarde le rétroviseur du passé, tout d’un coup, des personnages qui se détachent, hommes ou femmes, et qui, tout d’un coup, font sens dans le présent parce qu’ils nous racontent autre chose, ils nous racontent une autre histoire et cette histoire résonne”, a-t-il ajouté.

Le site exposition est ouverte jusqu’au 17 janvier au Musée de l’Homme à Paris.