Un tribunal de Paris a ordonné au géant des médias sociaux Twitter de révéler les mesures qu’il mettra en œuvre pour lutter contre les discours de haine en ligne, après que des groupes de lutte contre la discrimination ont engagé une action en justice.

Jeudi, un tribunal de Paris a ordonné à Twitter de révéler ses mesures de lutte contre les discours de haine, dans le cadre d’une des nombreuses affaires visant à déterminer si le système judiciaire français est compétent pour le géant américain des médias sociaux.

Twitter International, basé en Irlande, avait fait appel d’une décision de juillet lui ordonnant de partager des documents et des détails sur son équipe de modération française et des données sur leurs activités contre les discours de haine.

Cette affaire avait été portée par plusieurs groupes de lutte contre la discrimination pour ce qu’ils considéraient comme un manquement de longue date de la société à modérer correctement les messages.

La cour d’appel a confirmé jeudi le premier jugement et a en outre ordonné à Twitter de verser 1 500 euros aux groupes, dont SOS Racisme, SOS Homophobie et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).

Dans une autre affaire parisienne, trois victimes d’attaques terroristes qui ont subi du harcèlement en ligne poursuivent Twitter France.

Elles affirment que c’est la faute de l’entreprise si leurs poursuites contre leurs harceleurs ont échoué, car elle n’a pas fourni les informations d’identification que les enquêteurs avaient demandées.

Dans cette affaire, le directeur de Twitter France, Damien Viel, a déclaré à un tribunal la semaine dernière que “je suis en charge du développement commercial de Twitter et rien de plus”.

La fourniture de données aux autorités dépendait “du bon vouloir de Twitter International, qui est hors de la juridiction française et peut décider de coopérer ou non”, a ajouté son avocat Karim Beylouni.

Dans une autre affaire encore, à Versailles, en banlieue parisienne, Twitter France a déclaré ne pas être en mesure de répondre à une demande d’information de la police concernant des personnes ayant envoyé des insultes et des menaces à un fonctionnaire.

Le bureau local affirme qu’il ne stocke aucune information, toutes les données étant traitées par la maison mère européenne du groupe, basée en Irlande.

Mais les procureurs ont demandé des amendes allant jusqu’à 75.000 euros à l’encontre de Twitter France et du directeur Viel personnellement.