Un nationaliste corse meurt après une agression dans une prison française

Des manifestants en Corse tiennent une banderole montrant le visage d’Yvan Colonna. Photo de Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP)

Colonna, qui avait été emprisonné à vie pour l’assassinat en 1998 de l’épouse du chef de l’Etat corse, a été condamné à trois ans de prison. de la Corse, est décédé dans la soirée à l’hôpital, dans le sud de la France. Marseille, a déclaré à l’AFP son avocat Patrice Spinosi au nom de la famille.

Une source policière, qui a demandé à ne pas être nommée, a également confirmé à l’AFP que Colonna, 61 ans, était décédé.

“La famille demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire”, a ajouté M. Spinosi.

Colonna, l’un des prisonniers les plus célèbres de France, est resté dans le coma après avoir été battu le 2 mars dans la prison d’Arles, dans le sud de la France, par un codétenu condamné pour terrorisme.

L’incident a attisé la colère sur l’île, où certains considèrent encore Colonna comme un héros de la lutte pour l’indépendance, et a déclenché les pires affrontements depuis des années entre les manifestants et la police.

Colonna a été arrêté en 2003 après une chasse à l’homme de cinq ans qui l’a finalement retrouvé vivant comme berger dans les montagnes corses.

Il a ensuite été condamné à perpétuité pour l’assassinat en 1998 du plus haut fonctionnaire régional de Corse, Claude Erignac.

Dans une tentative d’atténuer la colère locale concernant son agression en prison, la justice française a suspendu le 17 mars la peine de prison de Colonna pour des raisons médicales.

Dans un geste surprenant, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également déclaré dans une interview à un journal la semaine dernière que le gouvernement pourrait être prêt à offrir l’autonomie à la Corse.

Le président Emmanuel Macron a ensuite déclaré que la question de l’autonomie de la Corse ne devait pas être un “débat tabou”.

Mais il a ajouté qu’il doit y avoir une fin aux troubles avant qu’une discussion ne s’engage. “C’est un débat qui ne peut pas avoir lieu tant qu’il n’y a pas un calme absolu”, a-t-il dit.

Les commentaires de Darmanin et sa visite ultérieure en Corse avaient contribué à apaiser les tensions et il reste à voir comment les nationalistes réagiront à sa mort.

Les partisans de Colonna demandaient depuis longtemps sa libération ou au moins son transfert de la France continentale vers une prison en Corse, mais ce n’est qu’après l’agression que le gouvernement a commencé à prendre des mesures dans ce sens.

Le président du conseil régional pro-autonomie de Corse, Gilles Simeoni, a déclaré à l’AFP que les propositions de Darmanin étaient “des mots importants qui ouvrent des perspectives, mais il faut maintenant les prolonger et les concrétiser.”

Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC), qui a mené des attaques meurtrières pendant des décennies avant de déposer les armes en 2014, a prévenu au début du mois qu’il pourrait reprendre son combat si Paris reste dans un état de “déni méprisant.”

La Corse, lieu de naissance de Napoléon Bonaparte, est devenue l’un des favoris des touristes français bien nantis avec ses plages immaculées, mais elle a également été embourbée dans des problèmes internes.

De nombreux Corses sont frustrés qu’une réforme du statut de l’île soit gelée depuis 2018, beaucoup d’entre eux réclamant un contrôle accru de la politique fiscale et des politiques d’embauche, ainsi que l’utilisation élargie de la langue corse.

Le débat sur la question s’est intensifié à un moment extrêmement sensible, la France se préparant aux élections présidentielles d’avril et la droite avertissant Macron de ne pas céder d’un pouce sur l’identité française de l’île.

Les discussions sur l’autonomie commenceront en avril et devraient être conclues d’ici la fin de l’année, selon un mémorandum convenu par Darmanin et Simeoni.

L’assaillant de Colonna, Franck Elong Abe, qui avait été emprisonné pour des délits liés au terrorisme, a été inculpé d’un autre délit de terrorisme pour l’attaque de Colonna.

Les procureurs ont déclaré qu’il avait attaqué son codétenu après avoir été irrité par son “blasphème” et sa prétendue moquerie du prophète Mahomet.

Les enquêteurs ont déclaré qu’Abe a attaqué Colonna alors qu’il s’entraînait dans le gymnase de la prison en tirant un sac sur sa tête et en l’étranglant.