Un célèbre propriétaire de vignobles bordelais a été reconnu coupable lundi d’avoir donné des classements officiels prestigieux à des vins dans lesquels il avait des intérêts financiers ou agissait en tant que conseiller, un scandale qui a rendu furieux des rivaux qui n’ont pas pu bénéficier de ces distinctions lucratives.

Hubert de Bouard, copropriétaire du Château Angelus de Saint-Emilion, dont les bouteilles se vendent à des centaines, voire des milliers d’euros, a été condamné à une amende de 40 000 euros par un tribunal de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France.

De Bouard, 65 ans, a été accusé de conflit d’intérêts pour son rôle dans la détermination du classement des grands crus de Saint-Emilion de 2010 à 2012, qui a vu Angelus être promu au premier rang “A”.

À l’époque, il siégeait au comité national des vins de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), le gardien des strictes appellations alimentaires et viticoles du pays.

Il était également membre de l’association de la filière viticole de Saint-Emilion qui a contribué à définir les critères de classement de l’INAO.

Huit autres vignobles où De Bouard était conseiller ou directeur ont également reçu les prix convoités.

Un autre membre du jury de l’INAO, Philippe Casteja, négociant en vins et propriétaire du Château Trotte Vieille – dont le classement “B” a été confirmé en 2012 – a été acquitté.

Trois vignobles rivaux exclus du classement ont rejoint l’affaire en tant que plaignants, affirmant que le système avait été truqué en leur défaveur, bien que De Bouard et Casteja aient tous deux nié tout acte répréhensible.