Stromae : 5 choses à savoir sur l'un des artistes les plus appréciés de France

Stromae lors de la 37e édition des Victoires de la Musique, la cérémonie annuelle de remise des prix de la musique française, en début d’année. (Photo : Bertrand Guay / AFP)

1 Multitude est son premier album depuis neuf ans.

Le mélange de rythmes dansants, de style excentrique et de paroles de rap tranchantes de Stromae l’a mené au sommet des charts dans plus d’une douzaine de pays au milieu des années 2010.

Mais ensuite, la star belgo-rwandaise, de son vrai nom Paul Van Haver, a pratiquement disparu des feux de la rampe – après avoir souffert d’un épuisement professionnel vers la fin d’une tournée mondiale épuisante en 2015.

Neuf ans se sont écoulés depuis son dernier album, mais il est revenu vendredi avec Multitude.

L’album a déjà recueilli des critiques élogieuses.

2 Il a lutté contre une grave dépression

En janvier, lorsqu’il a commencé à promouvoir le premier single de l’album, L’enfer, il a été félicité par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, pour avoir soulevé le sujet de la dépression et du suicide.

“Merci @stromae d’avoir abordé le sujet difficile du #suicide dans votre dernier album. Il est si important de demander de l’aide si vous avez des difficultés et de soutenir ceux qui ont besoin d’aide”, a écrit le Dr Tedros sur Twitter.

Le single est un examen sans complaisance de ses expériences avec la dépression et sa bataille avec des pensées suicidaires – “Si cela aide certaines personnes à vouloir obtenir de l’aide, c’est génial”, a déclaré le chanteur dans une interview avec l’AFP.

Mais le premier titre de l’album, Invaincu (Undefeated), montre qu’il se réjouit de son ambition retrouvée.

3 Son tube de 2013 Papaoutai a été le clip le plus regardé sur YouTube cette année-là.

Il a été regardé 161 millions de fois cette année-là rien qu’en France. Mais, comme L’enfer, et beaucoup de ses autres titres, il a un côté plus dur, plus émotionnel.

La chanson (Papa, où es-tu) fait référence aux difficultés du chanteur d’origine belge à grandir sans son père architecte, qui a été tué au Rwanda pendant le génocide de 1994.

Dans son dernier album, Riez compare les rêves de gloire et de fortune d’un chanteur, avec les rêves de papiers et de repas d’un migrant, tandis que dans Fils de joie, il imagine la vie d’un fils de prostitué, confronté à un client, un officier de police et un proxénète.

” Les sujets qui n’ont rien à voir avec vous sont parfois plus faciles à aborder “, dit-il à l’AFP. “[Fils de joie] est venu en regardant une émission de télévision sur les enfants de prostituées. J’ai été très ému par la violence qu’ils subissaient.”

Et il y a l’ode très personnelle à son fils de trois ans, Rien que du bonheur… Il s’agit moins d’amour inconditionnel que de devoir éponger du vomi.

4 Il s’appelle Verlan

En 2001, il est apparu en tant que rappeur sous le nom d’Opmaestro, mais il a ensuite changé son nom de scène en Stromae, qui est “Maestro” avec les syllabes interverties dans l’argot français connu sous le nom de verlan.

En fait, “verlan” lui-même est un exemple de verlan, car c’est le mot français “L’envers” (reverse) à l’envers.

Son premier tube, sous le nom de Stromae, Alors on danse, est devenu un succès alors qu’il travaillait à la station de radio NRJ à Bruxelles en 2008. Le directeur musical de la station a été tellement impressionné qu’il l’a diffusé, et il a frappé l’imagination du public – avec des célébrités comme Anna Wintour et le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, qui se sont déclarés fans.

Il a signé avec Vertigo Records, un label de Mercury Records France (Universal Music Group), peu après. En mai 2010, Alors on danse avait atteint la première place en Belgique, en France, en Suède, en Grèce, en Allemagne, en Autriche, en Turquie, en Suisse, en Italie, au Danemark, en Roumanie et en République tchèque.

5 Prochaine étape : Amérique

Il a les yeux fixés sur un objectif ambitieux : briser l’Amérique.

Un test majeur est prévu le mois prochain quand il sera la tête d’affiche du festival de Coachella en Californie.

“Au début, je n’avais pas l’ambition de chanter en français dans un endroit comme les États-Unis, qui n’ont pas l’habitude d’écouter de la musique dans une autre langue”, a-t-il déclaré.

“Mais j’ai toujours écouté des chansons en anglais – sans toujours les comprendre mais en étant quand même ému. Je me suis dit que ça pourrait marcher dans l’autre sens.”

Coachella, il l’a admis, sera un défi : “Je croise les doigts, nous essayons d’être assez ambitieux avec le spectacle. Il y a quelques bras robotisés impliqués : trop de vent et nous ne pourrons pas les utiliser.

“J’essaie de ne pas trop y penser.”