Révélé : Le scénario du pire des pannes cet hiver en France

Un employé du gestionnaire du réseau de transport d’électricité français RTE (Réseau de Transport d’Electricité) travaille sur la rénovation des lignes à très haute tension autour d’Arèches-Beaufort, le 6 septembre 2022. (Photo par JEFF PACHOUD / AFP)

RTE – le gestionnaire indépendant du système électrique français – a fait part de ses attentes pour cet hiver en France, et de ce qu’un scénario du pire pourrait réellement impliquer.

Dans une interview détaillée à BFMTV, Thomas Veyrenc, le patron de RTE, a expliqué que la météo est un facteur crucial.

“Si l’hiver est doux, vous n’aurez pas de nouvelles de RTE”, a déclaré le patron de l’électricité à BFMTV.

Si nous avons un hiver froid, il pourrait y avoir des problèmes d’approvisionnement, mais il y a d’autres facteurs en jeu.

Veyrenc a décrit trois scénarios possibles;

Le meilleur scénario – aucun problème d’approvisionnement.

Le scénario moyen – en « situation médiane », RTE pourrait demander des « actions spécifiques » jusqu’à cinq jours – qui commenceraient par des baisses volontaires de consommation d’énergie, en commençant par les entreprises. Ainsi, par exemple, les usines peuvent fermer certaines de leurs lignes de production ou arrêter la production pendant un jour de la semaine.

Le scénario du pire – cela impliquera que ces “actions spécifiques” soient demandées pendant un maximum de 30 jours. Si les baisses volontaires des entreprises ne suffisent pas, les ménages pourraient voir des coupures d’électricité planifiées, jusqu’à un maximum de deux heures, le soir ou tôt le matin.

Veyrenc a ajouté que le pire scénario est “très, très improbable” et qu’une “panne” (qu’il définit comme la perte totale de contrôle de l’ensemble du réseau électrique français) n’est pas possible.

Que faudrait-il donc qu’il se passe pour que le pire scénario se produise ?

Veyrenc a décrit quatre choses qui, selon lui, devraient toutes se produire ensemble avant que le pire scénario décrit ci-dessus ne se produise.

Hiver froid – s’il s’agit d’un hiver exceptionnellement froid, avec des températures jamais vues depuis 10 ans. S’il s’agit d’un hiver froid mais pas exceptionnellement froid, la France pourrait voir le “scénario du cas moyen” jouer.

Problèmes nucléaires persistants – si les problèmes actuels de l’industrie nucléaire française, qui a vu près de la moitié des réacteurs du pays hors service, ne sont pas résolus.

Il a dit : « Il y a une crise dans le nucléaire [and hydroelectric] fabrication en France ».

Il a expliqué que s’il est normal que certains réacteurs soient arrêtés de l’été à l’automne, il est anormal de fonctionner à mi-capacité. De plus, la sécheresse en cours en France a également servi à diminuer la production hydroélectrique, qui représente la deuxième plus grande source de production d’électricité.

Veyrenc s’est montré plus prudent qu’EDF (fournisseur d’énergie national français, en charge du parc nucléaire du pays) pour anticiper si tous les réacteurs nucléaires français seront de nouveau opérationnels d’ici l’hiver. Début septembre, EDF estimait que 27 des 32 réacteurs hors service seraient à nouveau fonctionnels avant fin décembre, les cinq autres devant être rallumés d’ici février.

Échecs d’économie d’énergie – le gouvernement français travaille sur un plan visant à réduire la consommation d’énergie du pays grâce à des mesures d’économie d’énergie pour les institutions publiques, les entreprises et les ménages. Si cela échoue et que la consommation d’énergie reste la même qu’à l’hiver 2021, cela rend le pire scénario plus probable.

Manque de solidarité européenne – en cas de pénurie, le plan de secours de la France est d’acheter de l’énergie à d’autres pays, et elle a conclu un pacte bilatéral avec l’Allemagne sur cette question. Cependant, si ce plan échoue, cela rend le scénario du pire plus probable.

Écowatt

Afin d’aider les citoyens à se tenir au courant de la situation énergétique, le gouvernement français a l’intention de lancer fin septembre une application baptisée Ecowatt.

Ecowatt listera trois niveaux différents – vert (tous fonctionnant normalement) ; orange (la situation est « tendue » et « des actions sont les bienvenues ») et rouge (il y a un risque de coupures de courant sans diminution de la consommation).

Lors d’un scénario d’alerte “rouge”, le risque de coupures (coupures) n’aurait toujours lieu qu’après plusieurs étapes et ne serait pas à l’échelle nationale.

Veyrenc a expliqué que l’outil Ecowatt n’est pas uniquement destiné aux ménages, et que ce seront les entreprises qui devront y porter la plus grande attention, et non les consommateurs individuels.

Il a ajouté que l’outil “Ecowatt” suivra ces scénarios, et qu’une alerte “rouge” sur l’application s’alignerait sur la situation médiane où les entreprises devront adopter les protocoles qu’elles ont acceptés dans les plans de sobriété énergétique et les consommateurs seront encouragés, mais pas obligé, de diminuer la consommation.

Mots clés:

coupure électrique: Le même mot qu’en anglais, mais selon Veyrenc, cela se définit comme « la perte totale de contrôle de la [electrical] système » – cela entraînerait un arrêt de l’ensemble du réseau électrique français.

coupé: Une coupure de courant planifiée, ou ‘rolling blackout’ comme diraient les anglophones. Si nécessaire, ceux-ci seraient ciblés par lieu, moins de deux heures, et en dehors des heures de travail.

En septembre, une application appelée Ecowatt sera lancée, donnant des mises à jour sur la situation énergétique

Niveau vertla consommation est normale – Niveau vert – la consommation d’électricité est normale

Niveau orange – le système électrique est tendu, et les écogestes sont les bienvenus – Niveau orange – le système électrique est sous pression et les actions d’économie d’énergie sont les bienvenues

Niveau rouge – le système électrique est très tendu, et les coupures inévitables si la consommation n’est pas réduite – Niveau rouge – le système électrique est sous haute pression, les coupures de courant sont inévitables si la consommation d’énergie n’est pas réduite

Geste – une action personnelle. Dans le contexte de l’énergie, cela impliquerait des “actions écologiques” telles que baisser le thermostat, éteindre les lumières dans les pièces que vous n’utilisez pas ou cuisiner à feu doux – tout ce qui réduit votre consommation personnelle d’énergie.

Chaque geste compte – chaque geste compte, c’est le slogan que le gouvernement utilisera cet hiver pour convaincre les ménages de faire des gestes d’économie d’énergie.