Le ministre français de l'économie Bruno Le Maire a annoncé que la France se préparait à l'éventualité d'une coupure de l'approvisionnement en gaz par la Russie.

Le ministre français de l’économie Bruno Le Maire a annoncé que la France se préparait à l’éventualité d’une coupure de l’approvisionnement en gaz par la Russie. (Photo de Tobias SCHWARZ / POOL / AFP)

La France et l’Allemagne se préparent à une coupure des livraisons de gaz russe, a déclaré jeudi le ministre français de l’économie, alors que le président russe Vladimir Poutine a prévenu que Moscou fermera les robinets pour ceux qui refusent de payer en roubles.

“Sur les sanctions contre la Russie, nous n’accepterons pas le paiement du gaz dans une autre monnaie que celle prévue dans le contrat”, a déclaré Bruno Le Maire à l’issue d’entretiens à Berlin avec son homologue allemand Robert Habeck.

“Il peut y avoir demain une situation dans laquelle il n’y a plus de gaz russe. C’est à nous de nous préparer à ces scénarios et nous nous préparons.”

Mardi, la directrice du principal réseau de distribution de gaz en France, Laurence Poirier-Dietz, a déclaré que le gouvernement pourrait être amené à adopter un décret de délestage, dans lequel certaines parties du pays se verraient couper le gaz à tour de rôle pour rationner l’approvisionnement. Les hôpitaux, les écoles et les maisons de retraite seraient épargnés.

“Nous avons suffisamment de gaz provenant d’autres sources et d’autres approvisionnements pour nous en sortir jusqu’à l’hiver prochain”, a-t-elle déclaré dans une interview à Sud-Ouest.

“La question se posera de savoir comment remplir les stocks de réserve pendant l’été”.

Le journal français Les Echos rapporte que le remplissage des stocks de réserve coûterait aux alentours de 10 milliards d’euros.

La France a la possibilité d’importer du gaz d’autres pays comme la Norvège, la Libye ou l’Azerbaïdjan. Elle dispose également de ses propres réserves de gaz souterrain dans le département du Pas-de-Calais et d’un certain nombre d’usines de méthanisation, dont la plus importante se trouve en Seine-et-Marne.

“On peut essayer de stimuler les investissements et de doubler la capacité de production”, a déclaré Carole Mathieu une chercheuse à l’Institut français des relations internationales, lors d’un entretien avec France Info. “Cela nous amènerait à 40 milliards de mètres cubes au niveau européen, mais la Russie a produit 155 milliards de mètres cubes l’année dernière. Il y a du travail à faire.”

Le gouvernement français a déclaré que les délestages ne seraient qu’un dernier recours.

Plus tôt en mars, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que le gouvernement chercherait à mettre fin à la dépendance de la France vis-à-vis des approvisionnements en gaz et en pétrole russes d’ici 2027.