Procureurs : Pas de nouvelle enquête sur le viol de la ministre française du handicap.

Le ministre français des Solidarités Damien Abad (Photo : Stephane de Sakutin / AFP)

Damien Abad a fait face à une pression croissante pour démissionner après que le site d’information Mediapart ait rapporté les accusations d’agression de deux femmes datant d’il y a plus de dix ans, ce qu’il a nié.

L’une des femmes, identifiée uniquement par son prénom, Margaux, a déposé une plainte pour viol en 2017 qui a ensuite été rejetée par les procureurs.

L’autre femme, connue seulement sous le nom de Chloé, a déclaré à Mediapart qu’en 2010, elle s’était évanouie après avoir accepté une coupe de champagne d’Abad dans un bar à Paris, et s’était réveillée en sous-vêtements dans la douleur avec lui dans une chambre d’hôtel. Elle pense qu’elle a pu être droguée.

Elle n’a pas déposé de plainte officielle, mais le parquet de Paris a déclaré qu’il examinait l’affaire après avoir été informé par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, un groupe formé par des membres du mouvement MeToo en France.

“En l’état actuel des choses, le parquet de Paris ne donne pas suite au courrier” de l’observatoire, a-t-il précisé, invoquant “l’impossibilité d’identifier la victime des faits reprochés et donc l’impossibilité de procéder à une audition.”

Dans les cas d’agressions sexuelles contre des adultes, les procureurs de Paris ne peuvent ouvrir une enquête que si une plainte officielle est déposée, ce qui signifie que la victime doit donner son identité.

Abad a rejeté les appels à la démission afin d’assurer “l’exemplarité” du nouveau gouvernement, affirmant qu’il est innocent et que sa propre condition d’arthrogrypose, qui limite le mouvement de ses articulations, signifie que les relations sexuelles ne peuvent avoir lieu qu’avec l’aide d’un partenaire.

La nomination d’Abad comme ministre des solidarités et des personnes handicapées lors d’un remaniement vendredi dernier a été considérée comme un coup majeur pour Macron, car l’homme de 42 ans avait fait défection de l’opposition de droite.

La nouvelle première ministre, Elisabeth Borne, a déclaré qu’elle n’était pas au courant des allégations avant la nomination d’Abad, mais a insisté sur le fait que “S’il y a de nouvelles informations, si une nouvelle plainte est déposée, nous en tirerons toutes les conséquences.”

Les allégations pourraient peser sur les élections parlementaires du mois prochain, alors que Macron espère obtenir une majorité solide pour son programme réformiste. Abad se représentera aux élections dans le département de l’Ain, au nord de Lyon.