Un procès est en cours à Paris sur le crash de l’avion de Yemenia en 2009 qui a tué 152 personnes.

L’unique survivante, Bahia Bakari, qui avait 12 ans à l’époque et a perdu sa mère dans l’accident, devrait être présente au tribunal.

Elle a décrit sa survie comme un “miracle” et a exprimé l’espoir de “connaître enfin la vérité” sur l’accident d’avion.

La compagnie aérienne nationale du Yémen a été inculpée d'”homicide involontaire et blessures involontaires” pour le crash de 2009 et risque une amende pouvant aller jusqu’à 225 000 euros. Elle a nié toute responsabilité.

Le vol a quitté Paris avant de prendre d’autres passagers dans la ville de Marseille, dans le sud de la France, et de se diriger vers Sanaa au Yémen.

Après une escale, 142 passagers et 11 membres d’équipage ont embarqué à bord d’un Airbus A310 en direction de Moroni, la capitale de l’archipel des Comores.

Mais au milieu de vents violents, l’avion s’est écrasé dans l’océan Indien, à une quinzaine de kilomètres des côtes comoriennes, le 30 juin. La plupart des passagers à bord étaient originaires de la nation insulaire africaine.

Après avoir étudié les boîtes noires de l’avion, les enquêteurs de l’aviation française ont jugé que l’accident n’avait pas été causé par un “problème technique ou une explosion” et ont mis en cause une erreur de pilotage.

Selon le BEA (Bureau d’Enquêtes et d’Analyses), “l’accident est dû à des actions inappropriées de l’équipage sur les commandes de vol, qui ont amené l’avion à décrocher”.

Bakari s’est accrochée aux débris flottants de l’avion pendant 11 heures avant d’être secourue par un bateau de pêche.

“On nous a dit qu’on allait atterrir et il y a eu des secousses dans l’avion”, a-t-elle déclaré à France 3 à l’occasion du 10e anniversaire de la tragédie.

“Personne n’avait l’air inquiet. Avant le crash, ma mère m’a juste dit ‘Tu as attaché ta ceinture ?'”.

“Je me suis réveillé dans l’eau. C’est sombre. Il y a des cris, des gens qui appellent à l’aide, qui pleurent. J’ai aussi appelé à l’aide”, a ajouté Bakari.

La Yemenia est jugée à Paris pour les blessures de Bakari ainsi que pour la mort de 65 citoyens français.

En 2015, la société a été condamnée au civil par deux tribunaux français à verser plus de 30 millions d’euros aux familles des victimes.

Trois ans plus tard, un accord confidentiel a été signé entre Yemenia et 835 bénéficiaires, qui ont dû attendre encore plusieurs années pour être indemnisés.

“Treize ans, c’est long : c’est épuisant psychologiquement et moralement et même physiquement”, a déclaré à l’AFP Saïd Assoumani, président de l’association des victimes.

“Mais après treize ans d’attente et d’impatience, enfin le procès pénal est là”.