Des policiers français se tiennent devant

Des policiers français se tiennent devant la salle de concert “Le Bataclan” lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes des attentats terroristes du 13 novembre 2015 dans lesquels 130 personnes ont été tuées, le 13 novembre 2021 à Paris. (Photo de Thomas SAMSON / POOL / AFP)

Les procédures se dérouleront sous haute sécurité dans l’ancien siège de l’OTAN et devraient durer jusqu’au 20 mai, avec un verdict susceptible de prendre plusieurs semaines supplémentaires.

Elles se déroulent parallèlement à un procès à Paris de 20 suspects inculpés en France, qui s’est ouvert en septembre et devrait se poursuivre jusqu’à la fin juin.

Les attentats de novembre 2015 à Paris ont fait 130 morts et ont été revendiqués par le groupe État islamique.

Les assaillants ont déclenché des ceintures de suicides devant le stade de France, tandis qu’un groupe d’hommes armés dans une voiture a fauché des personnes devant des restaurants et des bars. Trois djihadistes ont ensuite tué 90 personnes qui assistaient à un spectacle au stade populaire.
Bataclan.

Une partie de l’attaque a été planifiée en Belgique, selon les procureurs.

Les 14 accusés dans le procès belge – 13 hommes et une femme – sont soupçonnés d’avoir transporté, hébergé ou aidé financièrement certains des auteurs des attaques.

Les accusations incluent le fait d’avoir conduit un agresseur présumé à l’aéroport pour un voyage en Syrie.

Certains des suspects sont proches de Salah Abdeslam, un ressortissant français de 32 ans qui est le seul assaillant présumé survivant après avoir échoué à déclencher sa ceinture de bombe. Abdeslam est jugé à Paris où, vendredi, il a présenté ses excuses aux victimes à la fin de son témoignage.

Excuses à “toutes les victimes”.
Ses commentaires ont marqué la fin dramatique de trois jours de témoignage : au début du procès, il avait gardé un silence rigide, à l’exception d’explosions occasionnelles contre la cour.

“Je souhaite exprimer mes condoléances et présenter mes excuses à toutes les victimes”, a déclaré Abdeslam à la cour dans une déclaration parfois larmoyante.

“Je sais que la haine demeure… Je vous demande aujourd’hui de me haïr avec modération”, a-t-il dit, ajoutant : “Je vous demande de me pardonner”.

Abdeslam, le principal suspect du procès après que les autres djihadistes ont tous été tués pendant ou à la suite des attaques, a déclaré qu’il avait prévu de se faire exploser dans un bar bondé mais qu’il s’est arrêté après avoir vu les personnes qu’il s’apprêtait à tuer.

S’il est reconnu coupable, il risque la prison à vie.

Les procureurs allèguent que les suspects qui seront jugés en Belgique avaient connaissance des intentions du groupe djihadiste, ou ont aidé Abdeslam – qui vivait dans le quartier bruxellois de Molenbeek – à s’enfuir pendant les quatre mois qui ont suivi les attaques.

Après avoir survécu à l’attaque, Abdeslam a fui vers le quartier de Molenbeek où il a grandi, mais a été capturé en mars 2016.

Deux jugés par contumace
L’un des suspects du procès belge est Abid Aberkane, le cousin d’Abdeslam qui vivait près de lui à Molenbeek. Il est accusé d’avoir caché Abdeslam chez sa mère dans les jours précédant son arrestation en mars 2016.

D’autres sont des amis du cerveau des attaques, Abdelhamid Abaaoud, ou de deux frères qui étaient des kamikazes lors d’attaques ultérieures à Bruxelles le 22 mars 2016 qui ont tué 32 personnes.

Un autre est Ibrahim Abrini, frère de Mohamed Abrini, un assaillant présumé qui a décidé de ne pas se faire exploser lors de la partie de l’attaque de 2016 à l’aéroport de Bruxelles.

Ibrahim Abrini est soupçonné d’avoir aidé son frère à se rendre en Syrie en juin 2015, en lui achetant un téléphone.

Deux des 14 suspects inculpés seront jugés par contumace. Les deux, des Belges, sont soupçonnés d’être morts en Syrie.

Il s’agit de Sammy Djedou, dont la mort a été annoncée par le Pentagone en décembre 2016, et de Youssef Bazarouj, lié à la cellule des opérations extérieures du groupe État islamique et qui aurait été tué au combat.

Djedou, né d’un père ivoirien, est parti combattre en Syrie en octobre 2012.

Il est le seul dans le procès à être décrit par les procureurs comme un leader d’un “groupe terroriste”.

La plupart des suspects sont accusés de “participation aux activités d’un groupe terroriste”, ce qui entraîne une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.

Deux d’entre eux doivent être jugés pour des charges liées : l’un pour avoir prétendument violé les lois sur les armes et les explosifs, et l’autre – la seule femme jugée – pour avoir prétendument fourni de faux documents d’identité aux assaillants à Paris et à Bruxelles.