Certifié biologique, sans danger pour les dauphins, pêché à la ligne ou certifié MSC ? Les étiquettes apposées sur les produits à base de poisson vendus en Europe peuvent prêter à confusion. Comment savoir quel est le choix le plus durable ?

“Il est très difficile pour un consommateur de savoir d’où vient un produit”, explique le Dr. Vanya VulperhorstVanya Vulperhorst, directrice de la campagne européenne pour la pêche illégale et la transparence de l’organisation de protection de la nature Oceana, dans le deuxième épisode de notre série de podcasts Ocean Calls.

Chaque produit sur le marché européen, y compris les fruits de mer, doit répondre à des exigences spécifiques avant d’atteindre les consommateurs. Et dans certains cas, le détaillant est obligé d’indiquer sur l’emballage le nom de l’espèce, la zone de capture et la façon dont le poisson a été pêché, explique Vulperhorst.

“Mais malheureusement, cela n’est pas obligatoire, par exemple pour les boîtes de thon”, ajoute-t-elle.

“Donc au final, vous n’avez aucune idée du type de poisson que vous mangez, si vous mangez une espèce surpêchée ou bien gérée”, dit-elle à Jeremy Wilks, l’hôte du podcast Ocean Calls.

En moyenne, 80 % du poisson qui arrive sur les marchés mondiaux est issu de stocks durables, mais 20 % ne l’est pas. Manuel Barangedirecteur de la Division des pêches et de l’aquaculture de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), deuxième invité de cet épisode.

“C’est une moyenne à l’échelle mondiale. Si vous l’appliquez à votre situation, il y a 20 % de chances que, lorsque vous vous rendez sur les marchés, une partie du poisson que vous voyez provienne de stocks surexploités”, dit-il.

“Et c’est un problème.”

Écoutez l’épisode du podcast Ocean Calls dans le lecteur ci-dessous.

L’importance de la traçabilité

Selon le Centre pour la promotion des importations en provenance des pays en développement (CBI), l’Europe est le deuxième importateur mondial de produits de la mer, avec une valeur totale des importations de produits de la mer atteignant 54,8 milliards de dollars en 2020.

L’UE importe du poisson pour la consommation mais aussi pour la transformation et l’exportation.

” Ce qui est important, c’est d’avoir une traçabilité “, dit Barange en ajoutant que la clé pour comprendre la traçabilité est de comprendre que le terme pêche ” couvre un large éventail d’opérations “.

“Par exemple, le merlu en haute mer (…) est traité à bord, et il arrive congelé, déjà prêt à être distribué sur le marché. Et cela a une sorte d’étiquetage très clair”.

Les produits qui arrivent frais sur la terre ferme, s’ils ne sont pas vendus frais par votre poissonnier local, passent par un nouveau processus de production qui peut se produire dans un ou plusieurs pays pour être ensuite commercialisés dans le monde entier”, explique Barange.

Il existe de nombreux types de pêche, dit-il, et la traçabilité, la documentation et l’étiquetage de ces poissons peuvent donc différer.

Oceana demande aux autorités des règles de traçabilité plus claires. “Il ne peut être de la responsabilité du consommateur de savoir si un produit est durable”, souligne Vulperhorst.

Certains consommateurs, cependant, se posent encore beaucoup de questions sur l’origine du poisson qui se trouve dans leur assiette.

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Dans cet épisode d’Ocean Calls, le journaliste scientifique d’Euronews Jeremy Wilks demande à Manuel Barange et Vanya Vulperhorst s’il est possible de continuer à manger du poisson sans nuire aux océans. Vous entendrez également le cinéaste oscarisé Luc Jacquet parler d’une créature très spéciale.

Ocean Calls est créé en partenariat avec la Direction générale des affaires maritimes et de la pêche de la Commission européenne, également connue sous le nom de DG Mare.