Le président français sortant Emmanuel Macron

Le président français sortant et candidat du parti La République en Marche (LREM) à l’élection présidentielle Emmanuel Macron. Ludovic MARIN / AFP

Le centriste Macron a jeté son chapeau dans l’arène électorale au dernier moment et s’est laissé distraire par la guerre en Ukraine, menant sa diplomatie depuis l’Elysée tandis que Le Pen arpente le pays pour discuter des questions de fond, dont le pouvoir d’achat.

Avec le premier tour des élections le 10 avril – suivi d’un second tour le 24 avril – les sondages ont montré Le Pen confortablement en deuxième position dans la phase initiale et réduisant l’écart sur Macron pour le deuxième tour.

Le rassemblement de Macron à 12h30 GMT au stade couvert de La Défense Arena – un vaste lieu qui accueille habituellement des concerts de rugby et de rock de haut niveau – représente une chance cruciale pour le président de retrouver son élan.

“Bien sûr que Marine Le Pen peut gagner”, a prévenu l’ancien Premier ministre de Macron, Edouard Philippe, dans une interview au quotidien Le Parisien mise en ligne jeudi.

Philippe, qui soutient Macron, a ajouté que “si elle gagne, croyez-moi, les choses seront sérieusement différentes pour le pays… Son programme est dangereux.”

Il est possible de battre Macron
Le dernier sondage Elabe publié mercredi montre que Le Pen remporte 47,5 % des voix dans un second tour contre Macron, qui devrait recueillir 52,5 %, une marge plus faible que dans le même sondage de la semaine dernière.

Le Pen, qui a perdu contre Macron au second tour des sondages de 2017, a cherché à modérer son image au cours de la dernière demi-décennie, dans un processus aidé par l’émergence d’Eric Zemmour comme compagnon de route de l’extrême droite.

Alors que Zemmour risque de prendre des voix à Le Pen au premier tour, ses positions plus radicales en matière d’immigration et d’islam l’ont aidée à projeter une image plus grand public.

“On le sent sur le terrain, il y a une grande dynamique, un espoir qui émerge alors que la campagne touche à sa fin”, a-t-elle déclaré lors d’une visite dans l’est de la France vendredi.

“Ce que les gens disaient être la réélection automatique d’Emmanuel Macron s’est avéré être une fake news. Il est parfaitement possible de battre Emmanuel Macron et de changer radicalement la politique de ce pays”, a-t-elle ajouté.

Sarkozy snobé ?
Mais le premier tour risque d’être un désastre pour Les Républicains – le parti traditionnel de droite qui a été le foyer politique d’anciens présidents comme Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac.

Leur candidate Valérie Pecresse devrait, selon la plupart des sondages, rivaliser avec Zemmour pour la quatrième place après avoir échoué à trouver un élan dans la campagne.

Sa grande chance d’enflammer sa candidature sera lors d’un rassemblement dimanche dans le sud de Paris. Mais le quotidien Le Parisien a rapporté que Sarkozy – dont le soutien est toujours convoité par la droite en dépit de ses condamnations pénales – resterait à l’écart, ce qui constitue un camouflet majeur pour sa campagne.

La candidate socialiste, la maire de Paris Anne Hidalgo, a du mal à dépasser les chiffres faibles, tandis que l’espoir des Verts Yannick Jadot n’a pas réussi à mettre l’environnement au centre de la campagne.

Le principal espoir de la gauche est le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, que la plupart des sondages placent en troisième position, mais qui pense avoir une chance de se présenter au second tour.

Mélenchon, l’un des orateurs les plus explosifs de la politique française, s’exprimera dimanche lors d’un meeting en plein air sur la Place du Capitole, dans le centre de la ville de Toulouse, dans le sud de la France.