Macron rallie son équipe de campagne alors que Le Pen progresse dans les sondages

Des habitants du quartier prennent des photos d’Emmanuel Macron alors qu’il marche dans la rue lors d’une visite de campagne à Fouras, dans l’ouest de la France. Photo de Ludovic MARIN / AFP

Emmanuel Macron, qui doit s’adresser à un meeting pour la première fois dans sa campagne de réélection samedi, a participé à une réunion au siège de son parti La République en marche (LREM) mercredi soir.

“Le président-candidat a appelé à une mobilisation collective, en partant de l’idée que rien n’est encore gagné”, a indiqué à l’AFP cette source, qui a participé à la réunion.

Sa participation, qui n’avait pas été annoncée par son équipe, intervient après une série de sondages montrant que la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen a rattrapé son retard sur Macron, qui a longtemps été le grand favori de la victoire.

Le dernier sondage Elabe publié mercredi montre que Le Pen remporte 47,5 % des voix dans un second tour contre Macron, qui était projeté à 52,5 %, une marge plus faible que dans le même sondage la semaine dernière.

Avec une marge d’erreur pouvant atteindre 3,1 points, ces chiffres suggèrent que Le Pen pourrait théoriquement sortir vainqueur du second tour.

En évitant les scandales et les débats sur l’Ukraine, la dirigeante d’extrême droite a déclaré qu’elle n’avait “jamais été” une femme politique.
si proche de la victoire”.

Le Pen a été aidée par une baisse du soutien au pundit anti-immigration Eric Zemmour.

Là où Zemmour a martelé son thème de théorie du complot d’un supposé “grand remplacement” des Français blancs par de nouveaux arrivants du Moyen-Orient et d’Afrique, Le Pen “a fait le choix inverse, de normaliser, d’adoucir, de lisser ses propos”, a déclaré Cécile Alduy, professeur à l’Université de Stanford.

“Son programme n’a pas changé du tout sur les fondamentaux du Front national comme l’immigration et l’identité nationale, mais elle a utilisé un vocabulaire différent” autour des valeurs françaises chères comme la laïcité et même le féminisme, a ajouté Mme Alduy.

La plupart des sondages pour le premier tour donnent toujours une forte avance à Macron, mais les élections françaises se déroulent en deux tours.

Les deux candidats ayant obtenu les meilleurs scores au premier tour passent à un vote en face à face deux semaines plus tard, et les sondages suggèrent que Macron et Le Pen sont les candidats les plus probables pour le second tour – une répétition du vote de 2017.

Mais de récents sondages suggèrent que cette fois le résultat pourrait être beaucoup plus serré, avec de nombreux partisans du feu follet de gauche Jean-Luc Mélenchon disant aux sondeurs qu’ils voteraient pour Le Pen plutôt que Macron dans un vote de second tour.

L’équipe de Macron s’inquiète également du taux d’abstention, certains sondages suggérant que seulement 67 % des Français iront voter.

La réélection de Macron avait été considérée par de nombreux observateurs comme presque acquise, les sondages suggérant que Le Pen serait à nouveau son rival au second tour, une répétition du vote d’il y a cinq ans.

Mais il n’est entré officiellement en campagne électorale qu’à la dernière minute, citant ses efforts diplomatiques pour arrêter la guerre de la Russie en Ukraine, tandis que Le Pen bat le pavé à travers la France depuis des mois avec la promesse d’augmenter le pouvoir d’achat des électeurs face à l’inflation.

Les ministres et Macron lui-même font fièrement état de dizaines de milliards d’euros (dollars) d’argent public mobilisé pour atténuer la hausse des coûts à la pompe à essence et sur les factures de gaz et d’électricité – mais de nombreux électeurs ressentent toujours la douleur dans leurs poches.

Pour sa part, Mme Le Pen a promis de réduire les taxes sur le carburant en réponse à la flambée des prix liée à la guerre en Ukraine et aux sanctions contre la Russie.

Son porte-parole, Julien Odoul, a déclaré jeudi à la radio RFI que “nous avons une opportunité historique de porter des idées nationales au pouvoir avec Marine Le Pen.”

Celles-ci comprennent la suppression des prestations sociales de nombreux étrangers vivant et travaillant en France, ce qui, selon le RN, permettrait d’économiser 9,2 milliards d’euros (10,2 milliards de dollars) par an.

Et ces derniers jours, le gouvernement a été sur la défensive concernant l’utilisation libérale de l’argent public pour des consultants en gestion coûteux tels que le géant américain McKinsey.