photo prise en mai 1941 montrant des déportés juifs descendant du train à Pithiviers.

Cette photo d’archive prise en mai 1941 montre des déportés juifs descendant du train à Pithiviers. Photo : AFP

Avec lui, à la gare de Pithiviers, à 100 kilomètres (60 miles) au sud de Paris, se trouveront quelques-uns des rares survivants des déportés des huit convois envoyés au camp nazi.

Le discours de M. Macron exprimera son inquiétude face à la menace persistante de l’antisémitisme, qui “rôde toujours et parfois de manière insidieuse”, a déclaré un fonctionnaire de son bureau.

Il dénoncera le “révisionnisme historique”, notamment en ce qui concerne le rôle du dirigeant français Philippe Pétain, qui a collaboré avec le régime nazi, a ajouté le fonctionnaire.

Seront également présents à la cérémonie l’historien et célèbre chasseur de nazis Serge Klarsfeld, ainsi qu’une survivante des camps, Ginette Kolinka.

Le directeur du réseau ferroviaire français, Jean-Pierre Farandou, sera également présent.

M. Macron est attendu à l’ancienne gare de Pithiviers vers 15h00 (13h00 GMT).

Le bâtiment, qui ne sert plus de passagers depuis la fin des années 1960, a été transformé en un mémorial de la Shoah qui a été inauguré au début du mois.

Cette photo montre le centre de mémoire de la gare de Pithiviers après sa réhabilitation en nouveau lieu de mémoire de la Shoah lors d’une visite de presse, avant son inauguration le 17 juillet 2022. (Photo de Geoffroy Van der Hasselt / AFP)

“Cette gare est le lieu où l’événement français devient un génocide européen”, a déclaré Jacques Fredj, le directeur du Mémorial de la Shoah, qui commémore les déportations françaises.

“C’est un lieu de mémoire unique en France”.

Le nouveau centre de 400 mètres carrés est principalement destiné aux chercheurs, a déclaré Fredj.

“C’est une priorité, face à la montée de l’antisémitisme, du racisme et des théories du complot”.

Une partie des 13 000 Juifs arrêtés à Paris et en banlieue par des fonctionnaires français sur ordre de l’occupant nazi sont passés par la gare. 4 115 d’entre eux étaient des enfants.

L’incident est connu sous le nom de rafles du Vélodrome d’Hiver parce que la police française a emmené 8 160 des Juifs, y compris les personnes âgées et malades, au Vélodrome d’Hiver, une piste de course cycliste dans le 15ème arrondissement de Paris.

De là, ils ont été emmenés dans des camps à Pithiviers et dans d’autres endroits, puis dans les camps de concentration nazis. Seules quelques dizaines d’entre elles sont revenues.

La France n’en a pas fini avec l’antisémitisme
Le discours de dimanche reconnaîtra que “la société française n’en a pas fini avec l’antisémitisme”, a déclaré le bureau de Macron.

Ces commentaires interviennent quelques mois seulement après l’échec d’un candidat à la présidence, le journaliste et polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, qui a affirmé que Pétain avait en fait sauvé des Juifs français pendant les années de guerre.

Cette affirmation est contestée par la plupart des historiens, qui soulignent l’antisémitisme bien documenté du leader de la guerre.

Macron a lui-même été critiqué pour avoir déclaré en 2018 que Pétain avait été un “grand soldat” pendant la Première Guerre mondiale, même s’il avait ensuite fait des “choix fatals”.

Le discours du président français dimanche devrait poursuivre le travail de son prédécesseur Jacques Chirac qui, en 1995, 50 ans après les rafles du Vel d’Hiv, a reconnu la responsabilité de la France dans ce qui s’était passé.

“La France, ce jour-là, a commis l’irréparable”, a déclaré Chirac, dans ce qui est désormais considéré comme un discours historique.

Après Chirac, François Hollande est allé plus loin durant sa présidence, parlant dans un discours de 2012 d’un crime “commis en France, par la France”.

Puis en 2017, Macron, nouvellement élu président, a réaffirmé la responsabilité de la France dans la rafle dans un discours marquant son 75e anniversaire et en présence du premier ministre israélien de l’époque, Benjamin Netanyahu.