Un détenu est vu à l'extérieur de sa cellule à la prison de Gradignan, dans le sud-ouest de la France.

Un détenu est vu à l’extérieur de sa cellule à la prison de Gradignan, dans le sud-ouest de la France. Une femme française qui a assassiné et démembré son ancien partenaire a été condamnée à 22 ans de prison. Photo : Thibaud MORITZ / AFP

Le tribunal de Rouen, dans le nord de la France, a condamné Céline Vasselin, 35 ans, à 22 ans de prison et son amie et complice Jessica Adam, 39 ans, à 17 ans de prison pour le meurtre, en novembre 2018, de Sliman Amara, qui, selon Mme Vasselin, a ruiné sa vie par son comportement violent.

Au cours du procès qui a duré une semaine, des témoins, dont le père de Vasselin, ont déclaré qu’elle s’était plainte à plusieurs reprises du comportement violent d’Amara, alors que les membres de la famille du défunt insistaient sur sa bonne moralité.

Le procès n’est que le dernier cas en date de femmes traduites en justice en France pour le meurtre de leur partenaire prétendument violent, dans un contexte d’inquiétude quant au nombre élevé de femmes tuées par leur partenaire chaque année.

L’accusation avait requis une peine de 30 ans pour Vasselin, une esthéticienne, et 25 ans pour Adam, un client qui est devenu un ami.

Le duo était accusé d’avoir drogué Amara, 45 ans, dans la banlieue de Rouen dans la nuit du 3 au 4 novembre 2018 avant de le tuer au couteau, de découper son corps puis de le jeter dans des sacs dans la Seine.

Un troisième suspect accusé d’avoir été au courant du complot et de ne pas avoir dénoncé le duo aux autorités a été acquitté.

Vasselin et Adam ont tous deux admis avoir tué Amara. Vasselin a déclaré en larmes à la cour jeudi qu’elle “regrettait” le meurtre et avait “tellement honte” de ce qu’elle avait fait.

Prince charmant

Tout au long du procès, elle a décrit Amara comme un homme qui, à l’origine, semblait être un “prince charmant” mais qui a ensuite changé après la naissance de leur enfant et buvait excessivement.

Elle dit qu’il l’a violée, l’a enfermée et l’a également menacée avec un couteau.

“Son partenaire faisait de sa vie un calvaire”, a témoigné son père, ajoutant que sa fille lui a dit un jour qu’Amara l’avait “traînée par les cheveux en tenant un couteau contre sa gorge”.

Cependant, des proches d’Amara, dont sa sœur, son cousin et son frère, ont dressé un portrait différent du défunt, qui était un père attentionné.

Mais un ex-partenaire a admis qu’il avait montré des accès de colère pendant leur relation.

Une patrouille de police a trouvé le torse sectionné d’Amara échoué sur la berge de la rivière le 4 novembre, et a ensuite trouvé sa tête et une jambe dans des sacs alourdis par des pierres.

Les cas de femmes ayant tué des maris ou partenaires violents sont devenus des causes de ralliement pour les féministes en France ces dernières années.

Valérie Bacot, qui a abattu son mari violeur Daniel Polette en 2016, est sortie libre du tribunal en juin 2021 après avoir été condamnée à une peine de quatre ans dont trois avec sursis.

Jacqueline Sauvage, une Française qui a été condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent, a obtenu une grâce présidentielle en 2016 après être devenue un symbole de la lutte contre la violence envers les femmes.