Dans les champs luxuriants de la région parisienne, les agriculteurs se joignent à la lutte de l’Europe pour se libérer du gaz russe.

Armés d’enveloppes de blé, de betteraves sucrières dépulpées et d’épluchures d’oignons, ils sont sur le point d’ouvrir une nouvelle installation où les déchets agricoles sont transformés en ” carburant “.biogaz‘.

Il s’agit d’une autre solution verte visant à abolir la dépendance de l’Europe à l’égard des combustibles fossiles russes. – une source majeure de financement derrière l’invasion de l’Ukraine par Poutine.

“Nous n’avons pas vraiment le choix”, déclare Christophe Robin, un agriculteur local et l’un des investisseurs de l’usine de biogaz de Sonchamp.

“Si nous voulons éviter le flux de gaz russe, nous devons trouver des solutions alternatives”.

Le G7 peut-il se défaire progressivement de sa dépendance au pétrole russe ?

Ces Français agriculteurs français ne sont pas les seuls à s’inquiéter de l’histoire d’amour de l’Europe avec le pétrole du Kremlin.

Le week-end dernier, le G7, club des nations riches, s’est engagé à éliminer progressivement sa dépendance aux combustibles fossiles russes. Il a publié une déclaration cinglante, accusant le président Vladimir Poutine de faire “honte” à la Russie avec son invasion de l’Ukraine.

L’annonce du Groupe des Sept – composé de la France, du Canada, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis – n’a pas spécifié exactement les engagements que chaque pays prendra pour s’éloigner de l’énergie nucléaire. Énergie russe.

Mais elle représente un développement important dans la campagne en cours pour paralyser la machine de guerre de Poutine, et souligne l’unité de la communauté internationale contre les actions de Moscou.

“Nous nous engageons à éliminer progressivement notre dépendance à l’égard de l’énergie russe, notamment en supprimant progressivement ou en interdisant l’importation de pétrole russe”, indique la déclaration commune.

“Cela frappera durement l’artère principale de l’économie de Poutine et le privera des revenus dont il a besoin pour financer sa guerre.”

Comment fabrique-t-on le biogaz ?

Le biogaz est déjà l’une des sources d’énergie dont la croissance est la plus rapide. alternatives énergétiques en Europe.

En moyenne, trois sites de production de bio-méthane sont raccordés au réseau national chaque semaine, rien qu’en France. Leur nombre a bondi, passant de seulement 44 à la fin de 2017, à 365 l’année dernière.

Le carburant est fabriqué en faisant fermenter des matières organiques – généralement des cultures et des déchets. Robin compare le processus à de la nourriture laissée dans un récipient.

“Quand vous l’ouvrez, ça fait ‘pouf'”, dit l’agriculteur. “Seulement ici, on ne l’ouvre pas. On récupère le gaz qui vient de la fermentation.”

Une fois le processus terminé, le biogaz est purifié en bio-méthane et injecté dans le pipeline local, pour chauffer les hôpitaux, les maisons et les piscines.

Selon l’Association européenne du biogaz, l’Union européenne pourrait rapidement accroître la production de biométhane et remplacer plus d’un cinquième du combustible fossile importé de l’UE. Russie l’année dernière.

Un investissement de 83 milliards d’euros – moins que ce que l’Union européenne paie à la Russie pour le gaz naturel chaque année – permettrait de décupler la production de biométhane d’ici 2030.

“Nous pourrons contribuer grandement à l’effort de production de gaz français”, affirme M. Robin.

“Est-ce que nous allons remplacer complètement la part du gaz russe ? Je ne le pense pas. Il y aura sûrement d’autres solutions. Mais cela fait partie du puzzle”.

Regardez la vidéo ci-dessus pour en savoir plus sur la production de biogaz.