Les entreprises agroalimentaires françaises sont autorisées à modifier les recettes de chips, de biscuits et de plats cuisinés en raison de la pénurie d'huile de tournesol.

Étagères vides où l’on trouve habituellement de l’huile de tournesol dans un supermarché de Paris. (Photo : Thomas Coex / AFP)

Suite à une concertation entre les industriels de l’agroalimentaire et le gouvernement, les autorités ont indiqué que les fabricants de margarine, de chips, de sauces, de biscuits ou de plats cuisinés peuvent pendant six mois remplacer l’huile de tournesol par des huiles de qualité alimentaire d’autres provenances dans leurs recettes, sans modifier les indications sur leurs emballages.

Toutes les modifications de recettes faisant l’objet d’une dérogation seront référencées sur le site de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF).

En attendant, les clients doivent s’attendre à voir bientôt sur les produits concernés des autocollants indiquant que les ingrédients ont changé. Les fabricants ne sont pas tenus d’indiquer quel ingrédient a été remplacé.

En revanche, en cas d’ajout de produits allergènes ou lorsque l’emballage contient des allégations qui ne sont plus vraies, comme par exemple “100% biologique”, l’indication d’un changement de recettes doit être faite immédiatement.

Selon le ministère de l’Économie, jusqu’à 1 000 000 de produits pourraient faire l’objet de demandes d’exemption, notamment les produits frits et panés, la margarine, les sauces, les pâtes et les pâtisseries.

Les supermarchés français ont déjà déclaré que les clients devaient éviter d’acheter en panique de l’huile de tournesol, car ils détiennent des stocks suffisants pour plusieurs mois d’approvisionnement.

L’association Foodwatch a salué “l’effort de transparence des autorités” par rapport à la situation actuelle, mais dans une déclaration sur son site web, elle a demandé aux “fabricants et distributeurs de s’engager à nous informer clairement dans les rayons et en ligne, pour chaque produit, de manière transparente et sans délai”.

“Nous voulons connaître ces changements d’ingrédients, leur durée et leur justification”, a déclaré Foodwatch.

“Le besoin de flexibilité pour éviter les perturbations de production est compréhensible, et nous comprenons qu’il puisse y avoir des écarts occasionnels par rapport aux listes d’ingrédients. Mais cela n’empêche en aucun cas les fabricants de communiquer clairement sur ces changements : aucune dérogation à notre droit à l’information.”