Les députés français ont approuvé jeudi matin un projet de loi visant à transformer le carnet de santé COVID-19 en carnet de vaccination.

Le projet de loi a été adopté à 5h25 avec 214 voix pour, 93 contre et 27 abstentions.

Il sera soumis au Sénat au début de la semaine prochaine et devrait entrer en vigueur dans la seconde moitié du mois.

Il sera alors nécessaire pour les personnes de plus de 12 ans de prouver leur statut vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et aux bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux. Un test négatif ne sera plus suffisant, sauf pour l’accès aux établissements et services de santé.

Parmi leurs amendements, les députés ont reporté la nécessité d’un carnet de vaccination pour les enfants âgés de 12 à 16 ans pour les sorties scolaires et les activités extrascolaires.

Le gouvernement avait espéré que la loi entrerait en vigueur au plus tard le 15 janvier, mais il a été rabroué mardi – au premier jour du débat sur le projet de loi – lorsque les législateurs de l’opposition ont retardé son approbation en refusant de poursuivre l’examen de son contenu pendant la nuit.

Le Premier ministre Jean Castex a demandé mercredi aux parlementaires d’accélérer le processus après le blocage provoqué par le président Emmanuel Macron.

Dans une interview publiée mardi par le journal Le Parisien, Emmanuel Macron a déclaré que “les non-vaccinés, j’ai vraiment envie de les emmerder”, ajoutant que le gouvernement “continuera à le faire, jusqu’au bout.”

“Quand ma liberté en vient à menacer celle des autres, je deviens irresponsable. Une personne irresponsable n’est plus un citoyen”, a-t-il ajouté.

Invité à s’expliquer, Castex a d’abord confirmé devant le Sénat sa volonté de faire pression sur les non-vaccinés. “Qui est au mépris de la nation ? (…) Qui conduit les soignants de nos urgences à faire des choix éthiques dramatiques ? Eh bien, c’est une infime minorité”, a-t-il déclaré.

Pendant ce temps, le pays a signalé un nouveau record de 332 252 nouveaux COVID-19 mercredi, tandis que le nombre de patients hospitalisés a continué à augmenter, en particulier dans les unités de soins intensifs.

Selon le ministre de la Santé Olivier Véran, environ “5% des patients hospitalisés” ont de faux laissez-passer sanitaires. Le projet de loi renforce les sanctions en cas de fraude.