Les cantines scolaires françaises réduisent le fromage en raison de l'inflation

Des enfants déjeunent à l’école de Saint-Remy-de-Provence, dans le sud de la France. Pendant ce temps, le prix des repas à la cantine suscite des inquiétudes. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)

La France est le pays de la gastronomie, mais même ainsi, les repas scolaires français sont souvent surprenants et impressionnants pour les étrangers – en particulier pour ceux qui ont grandi dans des pays où les options étaient un peu moins nutritives (c’est-à-dire pizza, nuggets de poulet et sandwiches).

En France, un déjeuner scolaire typique se compose d’une entrée, d’un plat principal et d’un accompagnement, d’un dessert (souvent un fruit ou un yaourt) et de fromage.

Le repas doit suivre des directives nutritionnelles strictes, par exemple, les écoles doivent “limiter la fréquence des repas riches en graisses et en sucres” et veiller à ce que les portions soient appropriées à l’âge des enfants” et de nombreuses écoles utilisent des produits biologiques ou locaux.

À partir de la rentrée 2022, le gouvernement a stipulé que les repas scolaires doivent être composés de “50 % de produits alimentaires de qualité durable”, dont “au moins 20 % doivent être issus de l’agriculture biologique.”

Depuis 2019, les cantines scolaires doivent également avoir au moins un jour sans viande par semaine.

Cependant, face à l’augmentation des prix des denrées alimentaires due à l’inflation, les cantines scolaires françaises sont contraintes de réduire leurs dépenses croissantes. Beaucoup (environ la moitié des communes françaises) ont réagi en augmentant le prix du déjeuner. Depuis le début de l’année scolaire 2022-2023, les déjeuners scolaires ont augmenté en moyenne de 0,27 €.

Mais toutes les municipalités n’augmentent pas les prix. Certaines cherchent à modifier leurs célèbres menus de midi… notamment en supprimant le fromage.

Voici comment les assiettes de déjeuner changent en France :

Suppression d’un plat

La petite ville de Caudebec-lès-Elbeuf, située en Seine-Maritime, a décidé de revoir les menus des élèves des écoles primaires. Selon les jours, l’entrée, le fromage ou le dessert seront supprimés, l’objectif étant de ne pas augmenter le prix de la restauration scolaire pour les familles.

Le maire de la ville, Laurent Bonnaterre, a promis que cette décision avait été prise en concertation avec les parents.

“Même chez nous, on ne mange pas des repas à cinq plats !”, a déclaré M. Bonnaterre à Franceinfo. Les autorités locales ont également assuré que les avantages nutritionnels des repas continueront à être respectés, et que la suppression d’un élément du repas ne bouleversera pas cela.

Augmenter les options végétariennes et biologiques

Dans les Alpes-Maritimes, certaines villes, comme Mouans-Sartoux, ont choisi d’augmenter les options végétariennes et de réduire la quantité de viande dans les menus, ce que plusieurs régions contrôlées par les Verts faisaient déjà pour des raisons environnementales.

L’adjoint au maire a déclaré à Franceinfo que “ces produits coûtent deux fois moins cher à produire.” La ville a fait passer les repas végétariens de 40 à 50 %.

Les écoles bordelaises ont également cherché à augmenter les options végétariennes. La ville a également opté pour le pain biologique, car il est moins cher à fabriquer, et elle est passée de l’huile de tournesol à l’huile d’olive.

Offres spéciales

Les menus de la restauration scolaire sont publiés à l’avance, mais à Limoges, la commune a décidé d’utiliser des menus plus génériques, afin de pouvoir profiter d’offres spéciales ou d’affaires de dernière minute.

“On indique le plat principal et pour le reste, on est plus vague. Par exemple au lieu d’annoncer un yaourt à la fraise, on annonce des produits laitiers”, explique à 20 minutes Vincent Julby, le premier adjoint en charge de la politique éducative.

“Cela nous permet de profiter de promotions sur certains produits, qui sont moins chers, ou sur des produits locaux.”

Limiter le gaspillage alimentaire

Au Mans, les agents publics proposent une toute autre solution. La municipalité demande aux parents de prévenir au moins huit jours à l’avance si leur enfant va sauter le déjeuner à la cantine. S’ils ne le font pas, ils seront facturés au tarif maximum. L’objectif est de faire des économies en limitant le gaspillage alimentaire.