Le

Deux galettes sans viande cuisent dans une poêle (Photo de Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

L’interdiction devait entrer en vigueur le 1er octobre, à la suite d’une longue campagne menée par les associations françaises de défense de la viande et du bétail, qui souhaitaient faire respecter les conventions fastidieuses du pays en matière de dénomination des aliments et des boissons.

Le gouvernement a déclaré que des termes tels que saucisse, lardon, boulette et carpaccio devraient être réservés aux produits carnés.

Mais mercredi, le tribunal administratif du Conseil d’Etat a donné raison à Protéines France, une organisation qui représente le secteur des protéines végétales.

Il a accepté les inquiétudes concernant la rapidité et la portée de la législation, et a accordé une suspension.

Protéines France a été soulagé que le gouvernement doive maintenant se regrouper sur la question, mais reste “prudent” quant à une nouvelle action en justice, a déclaré à l’AFP l’avocat de l’organisation.

“Le Conseil d’État a retenu notre argument selon lequel il est impossible que les produits végétaux soient exclus du champ lexical”, a déclaré Guillaume Hannotin.

Il a fait valoir que certains termes n’avaient à l’origine aucun lien avec la viande, comme “steak”, qui peut signifier une “tranche” en anglais, ou “carpaccio”, du nom d’un peintre italien de la Renaissance réputé pour son utilisation de la couleur rouge.

En octobre 2020, le Parlement européen a rejeté une proposition visant à interdire l’utilisation de termes d’origine animale pour les produits végétaux – sauf lorsque des mots comme “yaourt”, “crème” ou “fromage” sont appliqués à des produits sans lait animal.

Avec la publication de son décret en juin, la France est devenue le seul pays de l’UE à aller à l’encontre de cette décision.