Le réalisateur suédois Ruben Östlund a été annoncé comme président du Festival du film de Cannes en mai de cette année.

Après avoir remporté le prix très convoité de la meilleure réalisation de l’année Palme d’Or pour la deuxième fois l’année dernière avec son film multi-récompensé Triangle de la tristesse, Le Suédois sera à la tête du jury 50 ans après sa compatriote Ingrid Bergman.

Östlund devient, après Francis Ford Coppola et Emir Kusturica, le troisième cinéaste doublement primé à devenir président du jury, et le tout premier à assumer ce rôle l’année suivant son couronnement.

En réaction à sa nomination, Östlund a déclaré : “Je suis heureux, fier et humble de me voir confier l’honneur de présider le jury du Festival de Cannes de cette année. Aucun autre endroit au monde ne suscite un tel désir de cinéma lorsque le rideau se lève sur un film en Compétition. Quelle chance d’être là avec ces connaisseurs que sont les festivaliers de Cannes. Je crois sincèrement que la culture cinématographique traverse une période cruciale. Le cinéma est unique. Nous le partageons. Regarder ensemble exige davantage de ce qui est montré et intensifie l’expérience. Cela nous apporte quelque chose de très différent de la dopamine sécrétée par le défilement des écrans individuels.”

La folie des addictions modernes

L’effet hypnotique de la technologie moderne mobile est un thème auquel Östlund a souvent fait référence dans et en dehors de son travail sur le grand écran, de sorte que sa présidence du jury pourrait signaler quelque chose pour les puristes du cinéma à saliver.

En seulement six longs métrages, le cinéaste compte deux sélections à Un certain regard, dont il a remporté le prix du jury en 2014, avant de faire ses débuts en Compétition. A peine inclus, il est récompensé par deux fois par la Palme d’or. D’abord pour La Place au 70e Festival de Cannes, puis pour son film suivant , Triangle de la tristessehonoré l’année dernière.

Son court métrage suivant, Scène autobiographique numéro 6882, contient tous les ingrédients de son œuvre future, qui s’affirment dans Happy Sweden, un long métrage sélectionné à Un certain regard en 2008.

Sur Thérapie des neiges, présenté à Un certain regard en 2014, cette situation prend la forme d’une avalanche où un père préfère se mettre à l’abri avec son téléphone portable plutôt que de sauver ses enfants et sa femme. Le drame, et la comédie, qui s’ensuivent proviennent de la confrontation entre nos instincts primaires et ce que la société dicte comme étant la bonne façon de se comporter.

En 2017, dans The Square, il fictionnalise une expérience artistique qu’il a menée dans son pays natal. Le film aborde avec brio les frontières de l’espace public, de l’art et de notre part animale.

“En tant que président, conclut Ruben Östlund, je rappellerai à mes collègues du jury le rôle du cinéma. Un bon film se rattache aussi à l’expérience collective, il stimule la réflexion et donne envie d’en discuter. Alors, allons voir des films ensemble !”

La 76e édition du Festival de Cannes se tiendra du 16 au 27 mai.