Le Mont Blanc, frappé par la sécheresse, ferme des refuges pour dissuader les randonneurs.

Une photo prise le 3 octobre 2012 montre le “Refuge du Gouter” (3,835 mètres d’altitude) sur le chemin du sommet du Mont-Blanc. (Photo de JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

En cette année marquée par la sécheresse et la canicule, des éboulements et des crevasses béantes ont rendu l’accès au sommet du Mont-Blanc, la plus haute montagne d’Europe occidentale, encore plus difficile et périlleux.

La mairie de Saint-Gervais, village du Mont Blanc, a déclaré que les alpinistes couraient un “danger mortel” en raison des rochers et des tessons qui se détachent à cause du temps sec et de la chute d’une hauteur.

“Toute la journée, on voit encore des alpinistes aller sur le massif, tout le temps, comme si c’était Disneyland ou le Parc Astérix”, a déclaré le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, en référence à deux parcs à thème populaires près de Paris.

Les randonneurs ont été avertis depuis le mois dernier de rester à l’écart en raison du danger, mais “ils n’en ont rien à faire”, a-t-il déclaré à l’AFP.

La fermeture des deux refuges de montagne – Gouter avec 120 places pour la nuit et Tete Rousse avec 74, ainsi qu’un camp de base pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes – visait à “montrer clairement qu’il n’y a pas d’hébergement disponible”.

Les autorités avaient prévenu depuis des semaines que les chutes de pierres constituaient un danger, a-t-il dit, ajoutant que la traversée du couloir montagneux du Gouter représentait “un danger mortel”, a-t-il dit.

Néanmoins, 79 personnes sont restées au refuge du Gouter jeudi soir, a-t-il dit.

Les abris resteront fermés jusqu’au retour des conditions météorologiques normales, a déclaré le maire, probablement pas avant début septembre.

M. Peillex avait prévenu mercredi que Saint-Gervais demanderait une caution de 15.000 € à chaque randonneur, disant que cette somme représentait le coût moyen d’une opération de sauvetage et d’un enterrement.

Il a cependant été informé que la loi française n’offre aucune base pour une telle démarche.

Le manque de neige pendant l’hiver a mis à nu de vastes zones de glacier grisâtre – jaunâtre là où la poussière de sable du Sahara s’est accumulée – déchirées par des fractures sur le Mont Blanc.

La chaleur a fait le reste, provoquant la fonte des fragiles ponts de neige qui permettent de traverser les crevasses, ainsi que des glissements de terrain.

Après plusieurs vagues de chaleur, la France est en proie à une grave sécheresse, imputée par les scientifiques au changement climatique.

Vendredi, 100 communes du pays étaient privées d’eau potable, a indiqué le ministre de l’Environnement Christophe Bechu.

Qualifiant la sécheresse d'”historique”, le Premier ministre Elisabeth Borne a convoqué vendredi une réunion de crise pour trouver des solutions.

Les scientifiques affirment que le changement climatique d’origine humaine amplifie les phénomènes météorologiques extrêmes – notamment les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations observées dans plusieurs régions de la planète ces dernières semaines – et affirment que ces événements deviendront plus fréquents et plus intenses.

La communauté internationale a convenu que le changement climatique constitue une menace existentielle pour les systèmes humains et le monde naturel.