Le gouvernement français réduit les allocations de chômage

Le ministre français du Travail fait un geste lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion pour dévoiler la nouvelle réforme de l’assurance chômage. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)

Selon les règles actuelles, toute personne âgée de moins de 53 ans peut prétendre à un maximum de deux ans d’indemnisation après avoir perdu son emploi, tandis que les plus de 55 ans ont droit à trois ans.

En réduisant ce délai d’un quart à partir de février 2023, le ministre du Travail Olivier Dussopt a dit lundi espérer que 100 000 150 000 personnes reviennent sur le marché du travail plus tôt que prévu l’année prochaine.

“Nous conservons l’un des systèmes les plus généreux d’Europe”, a-t-il ajouté dans un commentaire destiné à rassurer les travailleurs inquiets de voir leurs droits érodés.

Le nouveau régime a été rendu possible par une loi adoptée par le Parlement la semaine dernière, qui donne au gouvernement le pouvoir de modifier le système de chômage par décret, en fonction de l’état du marché du travail.

L’idée proposée par le président Emmanuel Macron est que les allocations seraient disponibles plus longtemps pendant les périodes de ralentissement économique et restreintes pendant les périodes de pénurie de main-d’œuvre.

Malgré une inflation élevée et l’impact de la guerre en Ukraine, le taux de chômage en France a baissé régulièrement à 7,3 %, alors que de nombreux employeurs se plaignent de ne pas pouvoir trouver de personnes prêtes à occuper les postes vacants.

Le président du Medef, Hubert Mongon, a salué ce changement qui va dans le bon sens pour encourager le retour au travail.

Tous les syndicats français se sont opposés à ces changements, qui font partie du programme pro-entreprises du président centriste Emmanuel Macron, conçu pour réduire le chômage chronique élevé du pays et les niveaux élevés de dépenses publiques.

Macron a fait de la réalisation du plein emploi – ce qui signifierait ramener le taux de chômage à environ 5,0 pour cent – l’une des promesses de sa candidature réussie à un second mandat lors des élections présidentielles de mai.

Les modifications du système de chômage ont reçu le soutien du parti d’opposition de droite Les Républicains, qui a contribué à l’adoption de la législation la semaine dernière, un rare moment de compromis dans une Assemblée nationale divisée et sans majorité.

Macron a été sous pression pour donner un élan à son second mandat, qui a été gravement compromis lorsque ses alliés n’ont pas réussi à obtenir une majorité aux élections parlementaires de juin, qui ont vu des gains importants pour l’extrême droite et la gauche dure.

Le magazine de centre-droit Le Point, qui le soutenait auparavant, s’est demandé cette semaine si Macron était un “président zombie” dans un article de première page.