Le gouvernement français prolonge la remise sur le carburant pour les automobilistes

Un panneau du gouvernement français indique “Vous bénéficiez d’une réduction de 30 centimes sur un litre de carburant” à côté d’un autre panneau indiquant “hors service” sur les pompes à essence d’une station TotalEnergies à Montpellier, dans le sud de la France, le 5 octobre 2022. (Photo de Pascal GUYOT / AFP)

Le Premier ministre français, Elisabeth Borne, a annoncé lundi sur TF1 que la remise actuelle de 30 centimes par litre de carburant – qui aide les automobilistes à contrer les prix élevés du carburant – sera prolongée au-delà du 1er novembre.

La remise sur le carburant de 0,30 € devait tomber à 0,10 € le 1er novembre, mais restera en place “jusqu’à la mi-novembre”, selon le Premier ministre. En outre, la remise de 0,20 € offerte par TotalEnergies sera également prolongée, bien que le calendrier de cette mesure n’ait pas été précisé par le Premier ministre.

Néanmoins, après les quinze jours de prolongation, l’avantage, qui est appliqué directement à la pompe, tombera à 0,10 € comme prévu, et il prendra fin à la fin de l’année.

La remise est versée par le gouvernement aux stations-service, ce qui signifie que les conducteurs doivent payer le prix incluant la remise lorsqu’ils paient à la pompe.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a confirmé lundi sur BFMTV que l’avantage s’arrêterait effectivement en 2023.

” Il ne sera pas prolongé au-delà du 1er janvier 2023. La prolongation de 15 jours [in November] c’est parce qu’il y a des difficultés dans les stations-service, ce que tout le monde peut comprendre”.

Tout le monde comprendra aussi que nous ne pouvons pas continuer à subventionner les énergies fossiles”, a déclaré M. Le Maire à BFTMV. Il a ajouté que cela contredirait les “objectifs de décarbonisation” du gouvernement et “l’accélération de la transition écologique.”

Les annonces du premier ministre et du ministre des finances ont été faites dans un contexte de grève des employés des raffineries.

Vendredi, les syndicats CFDT et CFE-CGC représentant les travailleurs en grève chez TotalEnergies ont annoncé qu’ils étaient parvenus à un accord concernant les augmentations de salaire – plus précisément une augmentation de 7 % et une prime de 3 000 à 6 000 euros, selon France Télévisions.

Le syndicat CGT, cependant, a refusé l’offre, choisissant de poursuivre l’action industrielle.

Selon une représentante de la CGT, Catherine Perret, les travailleurs CGT sont majoritaires dans les raffineries de pétrole.

“Entre 60 et 80 % des employés des raffineries sont en grève”, a déclaré Mme Perret à Franceinfo. Par ailleurs, le mouvement de grève des salariés CGT des raffineries s’est étendu à d’autres secteurs, avec une grève intersectorielle pour protester contre l’utilisation par le gouvernement des réquisitions de travailleurs. Le mouvement social aura lieu mardi dans toute la France.

Samedi, 27,3 % des stations-service étaient encore considérées comme “en difficulté”, c’est-à-dire manquant d’au moins un type de carburant dans leur station. Il s’agit d’une amélioration par rapport au début de la semaine, où plus de 30 % des stations-service du pays étaient toujours touchées par la pénurie.

Plus précisément, les régions les plus touchées sont les Hauts-de-France, la région parisienne et le Centre Val de Loire, selon la ministre de l’Environnement Agnès Pannier-Runacher.

La ministre a précisé que 22 % des stations des Hauts-de-France, 39,9 % de celles de la région parisienne et 36,4 % de celles du Centre Val de Loire étaient encore en situation de pénurie samedi.

“En réponse aux mouvements de grève en cours, le Premier ministre Borne a également menacé de nouvelles réquisitions de salariés, en cas de “situations très tendues”.”

Elle a ajouté lors de l’interview à TF1 que la poursuite de la mobilisation des salariés de TotalEnergies était “inacceptable” et a demandé aux grévistes “de ne pas bloquer le pays”.