Le candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle française, Éric Zemmour, a de nouveau provoqué l'indignation.

Le candidat d’extrême droite à la présidence française, Éric Zemmour, a de nouveau provoqué l’indignation. (Photo de BERTRAND GUAY / AFP)

Le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle française, Éric Zemmour, est la cible de poursuites judiciaires de la part d’associations de défense des droits des homosexuels, qui affirment qu’il a nié que des homosexuels aient été raflés et déportés pendant l’occupation nazie de la France durant la Seconde Guerre mondiale.

Six associations de défense des droits des homosexuels ont déclaré mercredi à l’AFP que leur plainte pénale pour “négation de crimes contre l’humanité” découlait du manifeste de campagne de Zemmour, “La France n’a pas dit son dernier mot”, publié en septembre.

Dans ce manifeste, Zemmour se rangeait à l’avis d’un autre politicien qui affirmait que les déportations d’homosexuels vers les camps de concentration étaient une “légende”.

Zemmour a “déformé l’histoire pour soutenir ses positions homophobes”, affirment les associations dans leur plainte.

Des proches du candidat ont rétorqué que “ce ne sont pas les propos de Zemmour qui sont cités dans le livre”, et ont qualifié la démarche juridique de tentative de dénigrement à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle du 10 avril.

Les groupes “pro-LGBT” craignaient la position du candidat contre la “propagande gay dans nos écoles”, a ajouté son équipe.

L’avocat de Zemmour, Olivier Pardo, a déclaré qu’il n’avait pas encore vu la plainte.

Vu par l’AFP, la plainte des groupes de défense des droits des homosexuels dit que “la déportation des homosexuels pendant la Seconde Guerre mondiale est un fait historique établi” reconnu par les anciens dirigeants français, y compris le président Jacques Chirac, et confirmé par des études récentes.

“En France, au moins 500 hommes accusés d’homosexualité ont été arrêtés, dont au moins 200 ont été déportés pendant l’occupation allemande”, ont-ils déclaré.

Remigration

Zemmour, 63 ans, a pour sa part cité des déclarations passées d’associations juives selon lesquelles les homosexuels déportés étaient en fait visés en tant que membres d’autres catégories persécutées, comme les Juifs ou les membres de la résistance antinazie.

Le candidat a par le passé échappé à une condamnation pour une autre plainte pour négation de crimes contre l’humanité, après avoir déclaré que le maréchal Pétain, chef de l’État vassal nazi basé à Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale, avait “sauvé” des Juifs français.

Une cour d’appel doit rendre un nouveau jugement dans cette affaire après le vote présidentiel.

Mercredi également, Zemmour a présenté les grandes lignes de son projet de budget s’il était élu, affirmant qu’il pourrait trouver 20 milliards d’euros (22 milliards de dollars) d’économies en supprimant les aides d’État aux étrangers hors de l’UE.

Mais l’autorité responsable de ces versements a déclaré que le total pour les Européens et les non-Européens combinés était inférieur à la moitié du chiffre en 2019.

Les priorités de dépenses de Zemmour incluraient la défense, la sécurité intérieure, le système juridique et la santé – bien que ses calculs n’aient pas inclus les plans annoncés cette semaine pour un “ministère de la remigration” qui, selon ses vœux, expulserait un million de personnes en cinq ans.

L’idée de “remigration” est empruntée à la pensée nationaliste blanche, en accord avec la croyance de Zemmour en la théorie du complot d’un “grand remplacement” des Européens blancs par des immigrants d’Afrique et du Moyen-Orient.