L’inclusion de “iel” dans un grand dictionnaire français a provoqué un tollé de la part du ministre français de l’éducation et d’autres critiques, qui affirment que cela ouvre la porte à l’utopie.

Un grand dictionnaire français de référence a défendu mercredi sa reconnaissance officielle d’un pronom inclusif de genre, après que les traditionalistes se soient jetés sur ce qu’ils ont appelé la dernière incursion du “wokisme” d’inspiration américaine.

Alors que l’utilisation quotidienne de ‘iel’– un néologisme combinant les mots français pour “il” et “elle” – reste pour l’instant largement anecdotique, les critiques estiment qu’il s’agit d’un affront linguistique qui doit être interdit.

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a dénoncé la démarche du Petit Robert, appuyant la demande d’un législateur de faire intervenir les gardiens de la langue française à l’Académie française.

L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française”, a écrit M. Blanquer sur Twitter.

Nos élèves, qui consolident leurs connaissances de base, ne peuvent pas avoir cela comme référence”, a-t-il ajouté.

La controverse est le dernier exemple en date d’un mouvement de repli dans certains quartiers français contre les théories culturelles sur la race et le genre qui ont été adoptées en particulier par les jeunes générations.

Les critiques considèrent qu’il s’agit d’une importation américaine qui vise à opposer des personnes ayant des identités différentes, ce qui porte atteinte aux idéaux français d’unité et d’égalité.

Ce type d’initiative souille notre langue, et finit par diviser ses utilisateurs au lieu de les rassembler”, a écrit François Jolivet, le législateur du parti centriste du président Emmanuel Macron qui a demandé l’interdiction de l’Académie.

Mais le directeur du Robert, Charles Bimbenet, a nié toute motivation militante, affirmant que ses spécialistes avaient constaté une augmentation de l’utilisation de “…”.iel’depuis plusieurs mois.

Le Robert n’a pas connu de cas soudain et grave de ‘wokeism’ – un mot que nous promettons de définir prochainement “, écrit Bimbenet dans un communiqué.

‘Il a semblé utile de préciser sa signification pour les personnes qui le rencontrent, qu’elles veuillent l’utiliser ou, au contraire, le rejeter’, a-t-il ajouté.

Définir les mots en usage dans le monde nous aide à mieux le comprendre”.