Le capitaine d’un bateau de pêche britannique détenu par les autorités françaises au milieu d’une dispute post-Brexit qui s’aggrave sur l’accès aux eaux territoriales sera jugé en août 2022, ont déclaré les procureurs vendredi.

La police maritime a ordonné la mise sous séquestre du bateau dans le port du Havre (Manche) mercredi, après qu’un contrôle ponctuel ait révélé qu’il avait ramassé plus de deux tonnes de coquilles Saint-Jacques dans les eaux françaises sans licence appropriée.

“Le capitaine du Cornelis Gert Jan est cité à comparaître à une audience du tribunal du Havre le 11 août 2022”, a déclaré Cyrille Fournier, procureur adjoint de la ville, dans un communiqué.

Il est accusé de “pêche non autorisée dans les eaux françaises par un bateau hors Union européenne”, a-t-il ajouté, ce qui entraîne une amende maximale de 75 000 euros ainsi que des “sanctions administratives”.

Le propriétaire du chalutier a déclaré jeudi qu’il pêchait légalement dans les eaux françaises, alléguant que l’amende semblait être “politiquement motivée”.

“Nous n’avons pas eu ce problème” auparavant, a déclaré à l’AFP Andrew Brown, un directeur de la société écossaise Macduff Shellfish, ajoutant qu’ils n’avaient pas encore pu contacter les autorités françaises.

La Grande-Bretagne et la France sont à couteaux tirés sur les règles d’autorisation pour les bateaux de l’UE qui veulent opérer dans les eaux autour de la Grande-Bretagne et des îles anglo-normandes.

Paris a prévenu qu’elle interdira aux bateaux britanniques de décharger leurs prises dans les ports français à partir du 2 novembre et imposera des contrôles douaniers et sanitaires fastidieux sur tous les produits importés en France depuis la Grande-Bretagne.

Les pêcheurs français accusent les fonctionnaires de Grande-Bretagne et de son protectorat de Jersey d’utiliser le Brexit comme excuse pour empêcher nombre d’entre eux d’obtenir des licences pour les eaux qu’ils disent avoir exploitées pendant des années.

Londres a démenti ces allégations et a promis “une réponse appropriée et calibrée” aux mesures françaises, puisque l’industrie de la pêche britannique dépend des ports français comme porte d’entrée vers l’Europe, son principal marché d’exportation.

La Grande-Bretagne a convoqué l’ambassadeur français pour qu’il s’explique sur les “menaces” proférées au sujet des droits de pêche post-Brexit.