Un beau jeu déclenche une vilaine dispute au parlement français

Photo par Andres Siimon sur Unsplash

Les partis de gauche et le groupe Renaissance du président Emmanuel Macron ont annoncé mardi qu’ils boycotteraient un match de charité si le Rassemblement national (RN), parti d’extrême droite, rejoignait le camp du Parlement.

Même si le RN a une représentation historiquement élevée avec 89 sièges à l’assemblée, “cela ne veut pas dire que nous devons les aider dans leur volonté de se normaliser”, a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Veran à la télévision CNews.

La députée principale de Renaissance Aurore Berge s’est inquiétée de la photo d’équipe, disant à ses collègues législateurs centristes : “Nous ne sommes pas dans la même équipe. Ni d’extrême-droite, ni d’extrême-gauche”.

Cette querelle met en évidence un dilemme qui dure depuis des décennies pour les politiciens français traditionnels sur la façon de traiter les partis d’extrême droite de Jean Marie Le Pen et de sa fille Marine Le Pen depuis leur émergence dans les années 1970.

Certains ont essayé de les boycotter entièrement, y compris l’ancien président Jacques Chirac, qui a refusé de débattre avec Jean-Marie en 2002 lorsqu’ils se sont affrontés au dernier tour de l’élection présidentielle.

Jean-Marie a obtenu un score de 41,4 % au second tour de l’élection présidentielle d’avril et le parti a multiplié par 10 son nombre de sièges lors du vote parlementaire de juin.

“Ça en dit long sur ces gens-là en réalité”, a déclaré Mme Le Pen à la radio RTL mercredi à propos de l’affaire du football. “C’est la haine tout le temps, partout, des combats incessants”.

Veran, un joueur enthousiaste lors des précédents matchs de charité du Parlement, a reconnu ses propres doutes quant au boycott.

“En disant que je n’irai pas jouer, je participe à un phénomène qui sert à renforcer l’idée qu’ils (l’extrême droite) sont ostracisés, qu’ils sont victimes du système”, a-t-il déclaré.