La police française tire sur des suspects en fuite, faisant un mort.

Photo de BERTRAND GUAY / AFP

L’incident fait suite à une série de tirs mortels par des officiers qui ont ravivé le débat sur leur usage de la force.

Une patrouille de quatre agents a repéré la voiture, qui avait été déclarée volée, dans un parking de Venissieux, une banlieue de la ville de Lyon (sud-est), juste après minuit.

Alors qu’ils s’apprêtaient à vérifier l’identité des occupants, le conducteur a soudainement tenté de prendre la fuite, heurtant un agent qui a été projeté sur le capot du véhicule.

Ce dernier et un autre officier ont alors tiré plusieurs coups de feu, selon les procureurs, et lorsque la voiture s’est arrêtée de bouger, la patrouille a trouvé deux occupants grièvement blessés.

Le passager est mort sur place et le conducteur a été hospitalisé, et une source policière a déclaré que les médecins l’ont déclaré en état de mort cérébrale.

Les officiers qui ont ouvert le feu étaient interrogés par l’agence d’enquêtes internes de la police, une pratique courante lorsque les officiers utilisent leurs armes dans l’exercice de leurs fonctions.

La violence policière a été sous le feu des projecteurs après plusieurs fusillades mortelles par des officiers, que les critiques considèrent comme un usage systémique de la force excessive et des tactiques lourdes par les forces de sécurité françaises.

Ce mois-ci, des officiers de police ont tiré et tué un homme armé d’un couteau, identifié par la suite comme un sans-abri, à l’aéroport Charles de Gaulle près de Paris.

En juin, la police a abattu une femme dans une voiture dans le nord de Paris après que le véhicule ne se soit pas arrêté à l’appel des officiers et qu’il se soit dirigé vers eux à grande vitesse.

En avril, les procureurs ont accusé un officier de 24 ans d’homicide involontaire après qu’il ait utilisé son fusil d’assaut pour tirer sur une voiture qui cherchait à échapper à une patrouille à Paris, tuant le conducteur et blessant un passager.

Et en mars dernier, des résidents en colère ont affronté la police pendant plusieurs nuits tendues dans la banlieue nord de Paris pour protester contre un tir mortel d’un officier contre une camionnette qui avait été déclarée volée.

Selon la loi française, la seule justification pour un officier d’utiliser une arme est lorsque sa vie est en danger.

Les patrouilles portant des fusils d’assaut, que les autorités ont commencé à délivrer après les tueries de masse perpétrées par des djihadistes à Paris le 13 novembre 2015 et une vague ultérieure d’attentats islamistes meurtriers, sont particulièrement contestées.

Le gouvernement a promis de prendre des mesures pour rétablir la confiance dans les forces de sécurité, et les questions divisives de la violence policière et de la criminalité ont été mises en avant lors de l’élection présidentielle française de cette année.

Les syndicats de police affirment que les agents sont souvent confrontés à l’hostilité et aux attaques, et qu’ils ont la tâche difficile d’essayer de maintenir l’ordre dans des tours d’habitation appauvries qui, dans certains cas, sont des centres de trafic de drogue et d’autres activités criminelles.