La pénurie de carburant en France s'atténue grâce à l'arrêt de certaines grèves dans les raffineries.

Seules deux raffineries restent en grève. Photo de FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Ces dernières semaines, plusieurs des sept raffineries et un dépôt de carburant en France ont été mis hors service par des grévistes de la CGT, le syndicat de la gauche dure, qui ont organisé des barrages, rejetant une offre salariale du leader du secteur des hydrocarbures que d’autres syndicats avaient acceptée.

Les blocages ont empêché les camions de carburant de sortir des dépôts, ce qui a conduit à des stations-service à sec dans toute la France et à l’impossibilité pour les conducteurs de faire le plein de leur voiture.

Mais mercredi, la CGT a déclaré que la grève à la raffinerie de Donges, dans l’ouest du pays, était suspendue, ainsi que sur deux autres sites pétroliers en France, un dans le nord et un dans le sud.

Le Premier ministre Elisabeth Borne a déclaré que la situation “continue de s’améliorer sensiblement”.

Les blocages se poursuivront sur les sites de Normandie et du Rhône.

Le mouvement de grève dans deux raffineries d’Esso-ExxonMobil a pris fin la semaine dernière, après un accord salarial entre la direction et les syndicats modérés qui représentent la majorité des travailleurs.

“Nous espérons que la direction tiendra compte des revendications des grévistes afin de mettre fin à ce conflit”, a déclaré à l’AFP Benjamin Tange, du syndicat CGT.

La CGT avait annoncé mercredi matin avoir proposé un “protocole de fin de conflit” à la direction de TotalEnergies.

Selon le syndicat, la proposition a été rejetée par la direction, une affirmation non confirmée par l’entreprise interrogée par l’AFP.

La proposition syndicale prévoyait des “négociations sur l’emploi et les investissements” ainsi que des garanties que les grévistes ne seraient pas sanctionnés.

La CGT – qui a lancé l’action industrielle il y a trois semaines – a fait pression pour obtenir une augmentation de salaire de 10 % pour le personnel de TotalEnergies, avec effet rétroactif au début de cette année.

Elle affirme que le groupe français peut plus que se le permettre, citant le bénéfice net de TotalEnergies de 5,7 milliards de dollars pour la période avril-juin, alors que les prix de l’énergie se sont envolés avec la guerre en Ukraine, et le versement de milliards d’euros de dividendes aux actionnaires.

Mais la grève a forcé de nombreuses stations-service à fermer et a eu un effet d’entraînement dans tous les secteurs de l’économie.

Face à la pénurie de carburant, de nombreuses personnes ont commencé à annuler leurs vacances en prévision des prochaines vacances scolaires, ce qui a eu un impact sur la relance attendue du secteur touristique du pays.

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a déclaré que le gouvernement “fait tout pour que les gens puissent partir en vacances sereinement”.

Quelque 20% des stations-service étaient encore en manque d’essence ou de diesel mercredi, selon le ministère de la Santé.

Pour tenter d’atténuer la pénurie, le gouvernement a utilisé des pouvoirs de réquisition pour forcer certains grévistes à revenir dans les dépôts de carburant ouverts – une mesure qui a rendu les syndicats furieux mais qui a été confirmée par les tribunaux.