Miss.Tic, légende du street art parisien, meurt à l'âge de 66 ans.

L’artiste française Miss.Tic pose dans son atelier à Paris. Photo de Bertrand GUAY / AFP

Radhia Novat a grandi dans les rues étroites à l’ombre de la basilique du Sacré-Cœur, fille d’un père tunisien et d’une mère normande dans l’ouest de la France, où elle a commencé à peindre au pochoir des slogans sournois et émancipateurs.

Sa famille a déclaré qu’elle était morte d’une maladie non spécifiée.

D’autres artistes de rue français ont rendu hommage à son travail.

Sur Twitter, le street artiste Christian Guemy, alias C215, a salué “l’un des fondateurs de l’art du pochoir”. Les murs du 13e arrondissement de Paris – où l’on voit souvent ses images – “ne seront plus jamais les mêmes”, a-t-il écrit.

Un autre collègue, “Jef Aerosol”, a déclaré qu’elle avait combattu sa dernière maladie avec courage, dans un hommage posté sur Instagram.

Et la nouvelle ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak, a salué son travail “iconique et résolument féministe”.

L’œuvre de Miss.Tic comprend souvent des jeux de mots astucieux – presque toujours perdus dans la traduction – et une héroïne aux cheveux noirs flottants qui ressemble à l’artiste elle-même. Ces images sont devenues des objets fixes sur les murs de la capitale.

Mlle. Tic avec quelques exemples de son travail. Photo de Bertrand GUAY / AFP

“J’avais une formation en théâtre de rue, et j’aimais cette idée d’art de rue”, a déclaré Miss.Tic dans une interview de 2011.

“Au début, je me suis dit ‘je vais écrire des poèmes’. Et ensuite, ‘nous avons besoin d’images’ avec ces poèmes. J’ai commencé par des autoportraits, puis je me suis tournée vers d’autres femmes”, a-t-elle déclaré.

Miss.Tic a également attiré l’attention des forces de l’ordre suite à des plaintes pour dégradation de biens publics, ce qui a conduit à une arrestation en 1997.

Mais ses œuvres ont été exposées dans des galeries en France et à l’étranger, et certaines ont été acquises par le fonds d’art moderne de Paris du Victoria and Albert Museum de Londres, selon son site Web.

Et les cinéphiles reconnaîtront son travail sur l’affiche du film “La fille coupée en deux” de Claude Chabrol en 2007.

Pendant un temps, elle a été l’une des favorites de marques de mode telles que Kenzo et Louis Vuitton.

“Si souvent, on ne comprend pas qu’on peut être jeune et belle et avoir des choses à dire”, a-t-elle déclaré à l’AFP en 2011.

“Mais c’est vrai qu’on nous vend ce qu’on veut avec des belles femmes. Alors je me suis dit que j’allais utiliser ces femmes pour leur vendre de la poésie.”

Ses funérailles, dont la date n’a pas encore été annoncée, seront ouvertes au public, a indiqué sa famille.