La France produit de l'électricité à partir d'un parc éolien offshore pour la première fois.

Photo d’Eric Feferberg / AFP

“Le parc éolien en mer de Saint-Nazaire a produit les premiers mégawattheures issus de l’éolien en mer français”, ont indiqué le consortium propriétaire du parc et le gestionnaire de réseau RTE dans un communiqué.

Le parc offshore de Saint-Nazaire, le premier en France à être mis en service, comptera à terme 80 éoliennes, qui seront progressivement installées d’ici la fin de l’année. A ce jour, 27 éoliennes ont été installées depuis avril.

D’autres parcs éoliens en mer devraient voir le jour dans les mois à venir : Fécamp (Seine-Maritime), qui devrait être opérationnel au début de l’année prochaine, puis Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et Courseulles-sur-Mer (Calvados).

L’Europe est le leader mondial de l’énergie éolienne en mer, mais la France est très en retard sur une grande partie du terrain. Le Royaume-Uni disposait de la plus grande capacité de production offshore en 2020, suivi de la Chine et de l’Allemagne, tandis que le premier parc éolien offshore a été installé au large des côtes danoises en 1991.

La France dispose de nombreuses éoliennes sur terre – une forme d’énergie qu’Emmanuel Macron a soutenue lors des débats précédant l’élection présidentielle, alors que son opposante d’extrême droite Marine Le Pen s’était engagée à mettre fin à tous les nouveaux parcs éoliens et à démanteler les parcs existants.

Dans une interview accordée aux médias locaux la semaine dernière, M. Macron a insisté sur le fait que la France ne serait pas exposée à des pannes de courant l’hiver prochain, malgré le fait que de nombreux réacteurs nucléaires du pays sont actuellement hors service pour des raisons de sécurité. En mai, 27 des 56 réacteurs nucléaires du pays ont été arrêtés.

“Quand nous en aurons besoin, nous nous approvisionnerons sur le marché européen”, a déclaré Macron dans une interview publiée par plusieurs journaux régionaux, malgré la tension sur le marché européen de l’énergie suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Thomas Pellerin-Carlin, directeur du Centre de l’énergie de l’Institut Jacques-Delors, a ajouté : “Dire qu’il n’y a pas de risque de coupure d’électricité en hiver est presque toujours factuellement faux. D’autant plus que 2022 risque d’être l’année la plus basse pour l’électricité d’origine nucléaire depuis des décennies.”

Le gestionnaire de réseau RTE a averti, dans un rapport de 2021, que la France serait à un “point bas” en termes de sécurité d’approvisionnement en électricité jusqu’en 2024 en raison de la “moindre disponibilité du parc nucléaire et de la fermeture des dernières centrales à charbon”.

En attendant, l’importation d’électricité est une option limitée. “Nous avons 13 gigawatts (GW) d’interconnexion avec nos voisins. Nous sommes limités par la physique, nous ne pouvons pas importer plus “, a déclaré Goldberg. “L’année dernière, nous avons eu besoin de presque toutes nos importations. Cet hiver, cela pourrait ne pas être suffisant.”

L’année dernière, la France a discrètement assoupli les restrictions sur le nombre maximum d’heures de fonctionnement de ses dernières centrales électriques au charbon. Aujourd’hui, la seule qui produit encore de l’électricité est celle de Cordemais, en Loire-Atlantique, après la fermeture en mars de Saint-Avold, en Moselle. Elle pourrait être rouverte, si nécessaire, pour compléter le réseau électrique à temps pour l’hiver.

RTE pourrait également mettre en place un certain nombre de mesures pour éviter les coupures générales d’électricité, selon les experts. Il pourrait payer les clients industriels pour qu’ils coupent l’alimentation de leurs sites afin de soulager l’ensemble du réseau. Il pourrait réduire la puissance sur l’ensemble du réseau pour diminuer la consommation, ou encore mettre en place des délestages tournants, en coupant le courant dans certaines zones jusqu’à deux heures par jour, le matin ou en début de soirée.