La France lance une campagne de 7 millions d'euros

Une manifestante lève le poing devant une affiche ‘Il y a un goût de viol quand j’étudie à l’université’ lors d’une manifestation le 6 mars 2021. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)

La campagne espère apprendre aux étudiants à : « Demander explicitement et rechercher un oui enthousiaste ; Prenez l’habitude de poser des questions simples comme « Voulez-vous ? ‘Est-ce-que je peux?’ ‘Qu’est-ce que tu aimes?’ et ‘Qu’est-ce que tu veux qu’on vive ensemble ?’; Écoutez l’autre personne; Respecter ses désirs et ses propres limites; et enfin, Accepter Non.

D’autres actions de prévention pour la rentrée 2022 comprendront des sessions de formation pour les unités dédiées à la lutte contre les agressions dans la plupart des universités françaises. Jusqu’à présent, plus de 900 enseignants, étudiants et membres du personnel à travers le pays ont été formés.

Devant week-ends d’intégration – ou les week-ends d’accueil de la rentrée, connus pour leurs festivités et la forte consommation d’alcool des élèves – des affiches avec le nouveau slogan « Sans un ‘oui’, c’est interdit » (Sans oui, c’est interdit) sont apparus sur les campus en France pour aider à éduquer les étudiants sur le consentement.

Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur, a souligné l’importance de telles actions dans un entretien au quotidien Le Parisien.

Le ministre a expliqué qu’environ “149 000 étudiants en France sont touchés par des agressions sexuelles ou des tentatives d’agression” chaque année.

Selon Retailleau, ce nombre représente environ quatre pour cent du corps étudiant total (pour l’enseignement supérieur) en France.

Avec un budget annuel qui passe de 1,7 à 3,5 millions d’euros par an, Retailleau souhaite que des associations, telles que l’« Association nationale du sport étudiant » (Anestaps), reçoivent davantage de subventions pour aider à la prévention des agressions sexuelles.

La campagne de sensibilisation au consentement s’associera également à des sites Web comme Konbini pour atteindre les étudiants en ligne. Des vidéos informatives avec des conseils et des témoignages d’étudiants, ainsi qu’un test de consentement (test de consentement) seront publiés sur les réseaux sociaux pour aider à éduquer les jeunes à travers le pays.

De plus, Anestaps mettra en place des «espaces sûrs» pendant les festivités d’intégration et les week-ends d’accueil, pour s’assurer que les étudiants qui ont été harcelés ou qui ne se sentent pas en sécurité ont un endroit où aller et une personne sûre à qui parler.

L’organisation utilisera également le système des “coups d’ange” lors d’événements scolaires. Les étudiants qui ne se sentent pas en sécurité peuvent commander une fausse boisson au bar et avoir confiance que la personne derrière le comptoir le comprendra comme un code indiquant qu’ils ont besoin d’aide.

Les écoles mettront également en place des cellules d’enquête, qui seront gratuites, confidentielles et à la disposition des victimes. L’objectif sera d’inciter les victimes à porter plainte, ainsi que de recueillir des témoignages et des signalements. Les unités offriront aux étudiants une assistance juridique, médicale et psychologique.

Malgré les actions précédentes de l’État pour lutter contre les agressions sexuelles dans les universités françaises, le problème persiste. Ainsi, en 2021, le ministère de l’Enseignement supérieur a lancé le plan pluriannuel (jusqu’en 2025).

Le programme était doté d’un budget total de 7 millions d’euros, qui a maintenant doublé pour atteindre 14 millions d’euros.

Le plan comprend 21 mesures, dont plusieurs ont déjà été prises l’an dernier. Les démarches s’articulent autour de quatre axes principaux : la formation généralisée des personnels et des étudiants à la réponse aux agressions sexuelles, le renforcement des mécanismes de signalement, les campagnes de communication pour sensibiliser aux mécanismes de consentement et de signalement, et enfin la promotion de l’engagement des étudiants et du personnel dans la lutte contre les agressions sexuelles. agressions et violences basées sur le genre sur les campus.

En juin, le parquet d’Evry (Essonne) avait indiqué à l’AFP avoir ouvert plusieurs enquêtes pour viol dans les quatre grandes universités françaises de la zone, dont les établissements réputés de Polytechnique et de l’Ecole normale supérieure (ENS), après avoir reçu “plusieurs plaintes » pour agression sexuelle.

L’agression sexuelle en France est définie comme “tout contact sexuel forcé” et est passible de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende (article 222-27 du code pénal)”

L’Espagne voisine a récemment adopté une loi révolutionnaire sur le consentement sexuel “seulement oui signifie oui”, ce qui signifie que le consentement doit être affirmatif et ne peut être supposé avoir été donné par défaut ou par silence.