La France fait un premier pas vers l'inscription du droit à l'avortement dans la constitution

Des manifestants défilent derrière une banderole indiquant “L’avortement est un droit fondamental” dans le cadre d’un rassemblement pour le droit à l’avortement à l’occasion de la Journée internationale de l’avortement sécurisé à Paris (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)

Les mots “Aucune femme ne peut être privée du droit à l’interruption de grossesse” ont été approuvés par l’Assemblée nationale française mercredi – la première étape vers l’ajout de l’amendement à la constitution du pays.

Le texte court a été proposé par Aurore Bergé, députée de l’alliance centriste du président Emmanuel Macron et membre du parti Renaissance, et a reçu une première approbation mercredi. Dans la semaine du 28 novembre, le parlement commencera l’examen du texte.

La loi française garantit déjà le droit à l’avortement, mais l’ajouter à la constitution rendra plus difficile pour les futurs présidents de faire reculer le droit à l’avortement.

Le projet d’inscrire le droit à l’avortement dans la constitution française a été annoncé en juin, après que la Cour suprême américaine a voté l’annulation de Roe v. Wade, affaiblissant le droit à l’avortement pour les femmes américaines.

Cela a conduit plusieurs hommes politiques français, dont ceux de la coalition centriste du président Macron et ceux de la coalition de gauche NUPES, à demander que le droit soit inscrit dans la constitution française.

Un autre texte destiné à graver la droite dans la constitution sera proposé par la politique de gauche Mathilde Panot, du parti La France insoumise, dans la semaine du 24 novembre.

En plus de faire pression pour le droit à l’avortement, les députés de gauche ont également cherché à inscrire le droit à la contraception dans la constitution, ce qui jusqu’à présent n’a pas été couronné de succès.

Il existe deux méthodes pour modifier la constitution française, et toutes deux nécessitent un large soutien du parlement. La première requiert l’approbation présidentielle, plus l’approbation des deux chambres du parlement (l’Assemblée nationale et le Sénat) puis l’approbation du texte final à la majorité des trois cinquièmes de deux parlements.

L’autre option est un référendum, mais seulement après que les deux assemblées ont voté pour.

Certains hommes politiques français, notamment ceux des partis de droite et d’extrême droite, se sont montrés réticents à inscrire le droit à l’avortement dans la constitution.

Députée du parti d’extrême droite Rassemblement national, Pascale Bordes a critiqué les projets et déclaré à l’AFP que “le droit à l’avortement n’est absolument pas menacé en France”.

De son côté, Virginie Duby-Muller, du parti de droite Les Républicains, a déclaré à l’AFP qu’elle n’était pas d’accord avec le fait que le sujet soit “exploité au nom de querelles politiques” entre la majorité présidentielle et la coalition de gauche, notamment parce que les deux se soumettront. deux textes distincts.

Actuellement, le droit à l’avortement en France est protégé par la «loi Veil», votée en 1975 et du nom de la ministre de la Santé de l’époque, Simone Veil. Mais les défenseurs de l’avortement en France soutiennent que la loi n’est pas suffisante, car les lois peuvent être modifiées.

Par exemple, le Parlement français a récemment prolongé le délai légal pour pratiquer un avortement jusqu’à 14 semaines, démontrant que dans des circonstances différentes, les législateurs seraient libres de supprimer ces dispositions et de réduire à néant la « loi Veil ».

Cette semaine en France a marqué le 50e anniversaire de l’affaire judiciaire qui a ouvert la voie à la dépénalisation de l’avortement en France, à l’occasion de l’anniversaire, le bureau de Macron a publié une déclaration disant : « Un demi-siècle après cette grande victoire de quelques femmes pour toutes les autres, le Président réaffirme son attachement à cette conquête majeure pour leur liberté.

« A l’heure où tant de femmes sont encore privées de ce droit, où des pays le leur enlèvent ou le contestent, la France continuera inlassablement à le défendre et à soutenir ceux qui, à travers le monde, se battent pour l’obtenir.

La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen a longtemps tenté d’obscurcir sa position sur certains droits des femmes, notamment sur l’avortement alors qu’elle cherchait à moderniser l’image de son parti, tout en conservant sa base intégriste conservatrice catholique. Mais elle a, dans le passé, critiqué ce qu’elle a appelé «l’avortement de confort».

Dans son autobiographie de 2006À contre flotselle a posé sa réflexion sur l’avortement, revendiquant que certaines femmes l’utilisent comme “une forme de contraception”, et réclamant, “des mesures incitatives, couplées à une vraie politique d’information et de prévention auprès des adolescentes” afin de mieux “lutter contre Avortement”.