Le gouvernement français a demandé aux moteurs de recherche de retirer de la liste un site de commerce électronique populaire et a menacé de l’interdire complètement pour des raisons de sécurité. Il s’agit du dernier exemple en date de mesures strictes visant à réglementer les entreprises en ligne.

La France n’a jamais eu peur de s’attaquer aux entreprises en ligne – elle a déjà introduit des lois visant à limiter leur influence dans de nombreux domaines et les a combattues devant les tribunaux pour des questions de fiscalité ou de données.

Aujourd’hui, elle demande aux moteurs de recherche de retirer le site Web et l’application Wish de la liste des sites Web.accusé de vendre des produits, y compris des jouets et des appareils électroniques, qui ne répondent pas aux normes de sécurité.

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire, le ministre des petites entreprises Alain Griset et le ministre du numérique Cédric O ont “donné instruction aux principaux responsables des moteurs de recherche et des magasins d’applications mobiles de déréférencer le site de commerce électronique Wish et son application mobile”, dans un communiqué publié mercredi.

“Une semaine avant le Black Friday et un mois avant les congés saisonniers, cette décision illustre l’action du gouvernement pour protéger les consommateurs et lutter efficacement contre la concurrence déloyale des opérateurs économiques”, a déclaré M. Le Maire dans ce communiqué.

Il a également déclaré à FranceInfo qu’il était prêt à interdire le site Wish en France “s’il ne protège pas davantage les consommateurs”.

Les ministres ont décidé d’agir suite à une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’enquête a porté sur plus de 140 produits vendus sur le site.

“L’enquête a révélé la vente d’un grand nombre de produits non conformes et dangereux, avec des taux de dangerosité particulièrement élevés parmi certaines gammes de produits”, a indiqué le ministère.

Il a constaté que 95 pour cent des jouets et des articles électriques concernés par l’étude n’étaient pas conformes aux normes de sécurité en France. Au total, les enquêteurs ont estimé que 45 % des jouets et 90 % des articles électriques achetés sur le site dans le cadre de l’enquête étaient dangereux.

Malgré le déréférencement sur les sites de recherche, les utilisateurs peuvent – pour l’instant – toujours accéder directement au site.

La France a l’habitude de s’attaquer aux géants du commerce sur Internet. Le mois dernier, une loi a été adoptée imposant un minimum de frais de livraison pour les livres achetés en ligne, dans le but de protéger les librairies indépendantes de la concurrence d’Amazon.

La loi française interdit depuis longtemps la livraison gratuite des livres commandés en ligne, mais Amazon et d’autres grands opérateurs en ligne ont jusqu’à présent contourné cette interdiction en instituant des frais de livraison de 1 centime. Les librairies locales facturent généralement la livraison entre 5 et 7 euros.

Amazon a déclaré que la législation, qui n’est pas encore entrée en vigueur, punit les personnes vivant dans des zones rurales qui ne peuvent pas facilement se rendre dans une librairie et comptent sur la livraison. “Imposer un coût minimum de livraison pour les livres pèserait sur le pouvoir d’achat des consommateurs”, a déclaré Amazon dans un communiqué à l’époque.

Le tarif minimum pour la livraison des livres commandés en ligne n’a pas encore été confirmé.

En 2019, les politiciens français ont approuvé un , au grand dam de l’administration américaine de l’époque qui menaçait… .

“La France s’honore d’être en pointe sur de tels sujets”, a déclaré Le Maire aux députés avant le vote de 2019, affirmant que le projet constituait une “étape (…) vers une fiscalité plus juste et plus efficace pour le XXIe siècle.”

Malgré son surnom, la taxe ne se limitait pas aux géants américains du web que sont Google, Apple, Facebook et Amazon. Elle concernait une trentaine d’entreprises réalisant un chiffre d’affaires mondial sur leurs activités numériques de plus de 750 millions d’euros et un chiffre d’affaires en France de plus de 25 millions d’euros.

Mais, malgré le gouvernement français a affirmé que la taxe n’aurait pas d’impact sur les consommateurs.Google a récemment annoncé une augmentation de 3 % des tarifs publicitaires sur sa plateforme à partir du mois de mai, afin de couvrir ce qui a été appelé la ” taxe GAFA ” en vigueur dans les deux pays.