La situation d’EDF s’est déjà dégradée après que le gouvernement lui a ordonné le mois dernier de plafonner les factures d’électricité des clients français, alors que les prix se sont envolés sur les marchés mondiaux.
On estime que ce plafonnement coûtera à l’entreprise environ 8 milliards d’euros.
Alors qu’EDF produit normalement la majeure partie de son électricité à partir de son réseau de 56 réacteurs nucléaires en France, beaucoup d’entre eux sont proches de la fin de leur durée de vie de 40 ans et une douzaine d’entre eux ont été fermés ou le seront bientôt pour effectuer des inspections de sécurité sur les risques de corrosion.
Cela obligera le groupe à acheter de l’électricité sur le marché européen, ce qui devrait lui coûter quelque 11 milliards d’euros cette année, alors que sa dette totale s’élève désormais à 43 milliards d’euros.
“EDF connaît des problèmes liés aux pannes de réacteurs, elle vend moins d’électricité nucléaire, donc ses revenus sont en baisse et elle a besoin d’un soutien financier de l’État”, a déclaré le ministre des Finances Bruno Le Maire à la radio RTL.
Ce mois-ci, M. Macron a annoncé des plans pour construire jusqu’à 14 nouveaux réacteurs EPR2 de nouvelle génération afin de réduire la dépendance du pays aux combustibles fossiles, ce qui, selon EDF, pourrait coûter jusqu’à 50 milliards d’euros.
EDF s’est également laissé convaincre de racheter les activités de turbines nucléaires en France au conglomérat américain GE, qui avait racheté cette activité six ans auparavant, lorsque Macron était ministre des finances.
Le Maire a déclaré que le gouvernement injecterait 2,1 milliards d’euros dans le cadre d’une prochaine augmentation de capital, tandis que la société a annoncé son intention de vendre des actifs d’une valeur de 3 milliards d’euros dans les années à venir.
