Jean-Michel Meurice, le célèbre peintre et documentariste français, est décédé à l’âge de 83 ans.

Meurice, connu pour ses peintures abstraites et monumentales, est décédé en début de semaine à son domicile parisien des suites d’une longue maladie, a annoncé sa fille Sarah Meurice aujourd’hui, vendredi 30 septembre.

Né à Lille en 1938, Meurice a laissé derrière lui une série d’œuvres étonnantes. Utilisant des couleurs éblouissantes et des matériaux contemporains – tels que les aérosols, le vinyle, le rhodoïd ou l’aluminium – Meurice a tenté sans relâche de se libérer des contraintes imposées par le pinceau, le mur et le cadre.

“Pour moi, la peinture est un art rupestre, et la question est de savoir comment occuper l’espace et les murs”, expliquait-il à l’AFP en 2018 lors d’une exposition à Montpellier.

Passionné de cinéma et de peinture depuis son plus jeune âge, l’une des premières œuvres de Meurice a été réalisée en 1960 alors qu’il était soldat en Algérie.

L’œuvre réunit ses deux passions : une bande de film analogique peinte, avec un motif composé uniquement de la trace répétitive des doigts et des pinceaux.

Au fil des décennies, dans les années 1980 et 1990, Meurice se passionne pour l’art islamique, après avoir voyagé en Asie centrale. Les motifs anciens réapparaissent dans son œuvre sous la forme de grandes compositions de motifs végétaux aux arabesques élégantes comme son “Kaariye Walid”, composé selon la technique du pochoir avec des feuilles de platane.

Dans la décennie suivante, il revient au dessin, représentant des plantes grimpantes, dont les corolles sont tracées sur des rideaux de douche synthétiques.

Animateur du mouvement Supports et Surfaces, scène à laquelle il est régulièrement associé, Meurice a toujours revendiqué une ” recherche solitaire ” dans laquelle son collègue peintre Pierre Soulages, rencontré en 1963, a été ” un parrain ” et ” un soutien. “

Parallèlement à sa carrière de peintre, il a réalisé plus de 150 documentaires, notamment sur la peinture, mais aussi sur la guerre d’indépendance algérienne (1954-62).

Il a également participé à la création de la chaîne de télévision franco-allemande Arte.

Ce double travail du pinceau et de la caméra a été distingué par le Grand Prix de l’Académie des Beaux-Arts pour la peinture et par le Grand Prix national de la création audiovisuelle.