Impôt sur le revenu, aides à la propriété et cigarettes : Quel est le budget de la France pour 2023 ?

Le ministre français des finances, Bruno Le Maire, annonce les projets du budget 2023. Photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Le budget 2023 a été officiellement présenté en Conseil des ministres lundi, avant que le ministre de l’économie Bruno Le Maire n’en annonce les principaux détails à la presse.

Le budget doit maintenant être débattu au parlement, et plus de détails sur certains paquets seront révélés dans les prochains jours, mais voici l’aperçu ;

Inflation – deux des principales mesures visant à protéger les ménages contre la hausse du coût de la vie – les prix du gaz et de l’électricité resteront plafonnés en 2023, mais au taux plus élevé de 15 %, tandis que les ménages à faible revenu recevront une subvention de 100 à 200 euros. Le plafonnement des prix de l’énergie devrait coûter au gouvernement 45 milliards d’euros en 2023.

Rénovations immobilières – Le programme MaPrimeRenov, qui accorde des subventions aux ménages pour des travaux visant à améliorer l’efficacité énergétique de leur logement, sera à nouveau prolongé jusqu’en 2023, avec un budget de 2,5 milliards d’euros à distribuer.

Impôt sur le revenu – le barème de l’impôt sur le revenu sera indexé sur l’inflation en 2023, afin que les travailleurs qui obtiennent une augmentation de salaire pour faire face à l’augmentation du coût de la vie ne se retrouvent pas à payer plus d’impôt sur le revenu. “Le revenu disponible après impôt restera le même pour tous les ménages, même si leur salaire augmente”, peut-on lire dans le budget 2023.

Augmentations de salaire – les salaires augmenteront pour les enseignants, les juges et les autres fonctionnaires, car l’inflation devrait atteindre 4,3 % l’année prochaine après 5,4 % en 2022. Environ 140 millions d’euros sont affectés à l’augmentation des salaires du personnel non enseignant dans les écoles.

Nouveaux emplois – près de 11 000 employés publics supplémentaires seront embauchés, dans un renversement radical de la promesse de campagne du président Emmanuel Macron en 2017 de supprimer 120 000 emplois dans le secteur public – 2 000 de ces emplois seront dans l’enseignement.

Aide aux petites entreprises – Les entreprises de moins de 10 employés et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 2 millions d’euros bénéficieront également du plafonnement à 15 % du prix des factures d’énergie en 2023. Le ministère des finances mettra en place une procédure simplifiée pour que les petites entreprises puissent demander cette aide. Au total, 3 milliards d’euros sont disponibles pour aider les petites entreprises qui souffrent de la hausse des coûts.

Réfugiés – Dans le contexte de la guerre en Ukraine, le gouvernement prévoit de financer 5 900 places d’hébergement pour les réfugiés et les demandeurs d’asile dans différents centres d’accueil et d’hébergement d’urgence. Le budget prévoit une augmentation de 6 % du budget “immigration, asile et intégration”.

Cigarettes – La première ministre Elisabeth Borne avait déjà annoncé que le prix des cigarettes allait augmenter “en fonction de l’inflation”.

Ministères – Le Maire a également annoncé la dotation budgétaire des différents ministères. Le ministère du Travail est le grand gagnant avec une augmentation de 42,8 % par rapport à l’année dernière, associée à l’objectif d’atteindre le plein emploi d’ici 2027. L’éducation reçoit une augmentation de 60,2 milliards d’euros (soit 6,5 % de plus qu’en 2022), dont une grande partie sera consacrée à l’augmentation des salaires des enseignants, tandis que les ministères de la justice et de l’environnement verront également leurs budgets augmenter.

A l’inverse, on constate une baisse des dépenses pour le ministère des finances lui-même.

Emprunts – le gouvernement va emprunter un montant record de 270 milliards d’euros l’année prochaine afin de financer le budget. “Ce n’est pas un budget restrictif, ni un budget facile, c’est un budget responsable et protecteur dans une période de grandes incertitudes”, a déclaré M. Le Maire.

Le gouvernement table sur une croissance d’un pour cent, une prévision que Le Maire a défendue comme “crédible et volontariste” malgré une estimation de seulement 0,5 pour cent de croissance du PIB par la Banque de France, et de 0,6 pour cent par les économistes de l’OCDE.

Le déficit public devrait atteindre cinq pour cent du PIB, l’UE ayant suspendu les règles limitant le déficit à trois pour cent du PIB en raison de la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Parlement

Les plans budgétaires doivent maintenant être débattus au Parlement, où ils risquent de se heurter à une vive opposition. Le parti centriste LREM d’Emmanuel Macron et ses alliés ont perdu leur majorité lors des élections en début d’année.

Macron prévoit également de faire avancer une réforme des retraites qui commencerait progressivement à repousser l’âge officiel de la retraite de 62 ans actuellement, provoquant une impasse avec les syndicats et les partis d’opposition de gauche.