Hommage aux migrants, un an après la tragédie

Les services d’urgence à Calais, la nuit où, l’année dernière, 27 migrants sont morts lorsque leur bateau a coulé dans la Manche. (Photo de FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Plusieurs bateaux remplis de sauveteurs et d’élus locaux ont pris la mer au large de Dunkerque jeudi pour marquer l’anniversaire de l’accident de migrants le plus meurtrier jamais enregistré dans la Manche.

Ils ont jeté des couronnes dans l’eau et se sont arrêtés pour se souvenir des 27 personnes, pour la plupart originaires d’Irak, qui ont péri lorsque leur bateau gonflable a échoué pendant la nuit au milieu du canal de navigation entre la France et la Grande-Bretagne.

“C’est une tragédie à laquelle nous nous attendions et il y en aura probablement d’autres”, a déclaré le responsable de l’antenne locale du service de sauvetage de la SNSM, Alain Ledaguenel.

Ailleurs, une marche de protestation organisée par une association locale a vu des personnes marcher du centre de Dunkerque jusqu’à la plage derrière une bannière sur laquelle on pouvait lire “Vos frontières, nos morts”.

L’un des marcheurs a lu les noms des personnes décédées en faisant face à l’eau.

Il aurait fallu intervenir

Des documents issus d’une enquête française sur l’accident et rapportés par les médias suggèrent que les coordinateurs français et britanniques du sauvetage en mer se sont renvoyé la balle alors que le bateau coulait.

Dans les premiers appels SOS, le bateau semble avoir été juste à l’intérieur des eaux françaises mais dérive vers la frontière britannique, mais aucune des deux parties n’a envoyé de SOS.
bateau de sauvetage, selon le journal Le Monde.

“Tout ce qui a été écrit est assez choquant”, a déclaré le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin à la chaîne de télévision France 3 mercredi soir. “D’après ce que je comprends (…) nous aurions dû intervenir parce que, à vue de nez, ils étaient dans les eaux françaises”, a-t-il ajouté.

A Paris, jeudi soir, une centaine de personnes ont manifesté sur la place de la République. Des feuilles blanches portant les noms des morts ont été déposées au pied de la colonne au centre de la place.

Une lettre a été lue de la part de la veuve d’un homme qui a perdu la vie, le père de ses deux enfants, qui dit qu’il “ne méritait pas de mourir comme ça”.

Pendant ce temps, 65 associations humanitaires de Grande-Bretagne, de Belgique et de France ont demandé au gouvernement britannique de fournir des voies légales aux demandeurs d’asile dans une lettre commune publiée dans Le Monde.

Le gouvernement britannique a mis en place des programmes pour aider les réfugiés ukrainiens et afghans, mais beaucoup d’autres sont obligés de traverser la Manche pour faire une demande d’asile.
d’asile.