Alors que le gouvernement d’Emmanuel Macron présente son dernier budget avant l’élection présidentielle de l’année prochaine, nous examinons ce que la France prévoit de faire avec son argent.

Le ministre des finances Bruno Le Maire doit présenter le budget lors du Conseil des ministres de mercredi, mais une grande partie de ce qui sera inclus a déjà été révélé.

La fin du “quoi qu’il en coûte”.

Au début de la pandémie de Covid, le président Emmanuel Macron avait promis de protéger les entreprises françaises et leurs employés “coûte que coûte”. Cela s’est traduit par un important paquet d’aides économiques, dont un plan d’arrêt de travail et un “” qui prévoit une aide pour les indépendants et les propriétaires de petites entreprises.

À la fin du mois d’août, M. Le Maire a révélé le coût de ces mesures : 80 milliards d’euros de subventions et 160 milliards d’euros de prêts garantis par l’État.

Mais le gouvernement a déjà annoncé la couleur. Le 30 septembre, le fonds de solidarité sera remplacé par un soutien ciblé aux industries les plus touchées.

Mais les grosses dépenses

Cela ne signifie pas pour autant la fin des dépenses publiques. Macron a déjà prévu d’aider à lutter contre la criminalité et la pauvreté dans la ville de Marseille, et 500 millions d’euros supplémentaires pour les rues de France.

Si l’on ajoute à cela les annonces récentes selon lesquelles les ménages à faibles revenus recevraient 100 euros supplémentaires pour les aider à payer leurs factures d’énergie, une augmentation de salaire pour les sages-femmes, un système d’assurance de 600 millions d’euros par an pour les agriculteurs touchés par les catastrophes climatiques, 2 milliards d’euros de fonds supplémentaires pour aider les propriétaires à rendre leurs propriétés plus efficaces sur le plan énergétique, et la contraception gratuite pour les femmes de moins de 25 ans, les dépenses commencent à s’accumuler.

Le gouvernement doit également dévoiler les détails d’un nouveau revenu (basé sur l’engagement) pour les jeunes qui ne sont pas dans l’enseignement, l’emploi ou la formation – dont le coût est estimé à 2 milliards d’euros par an – et d’un plan à long terme pour développer l’innovation dans des secteurs clés tels que les technologies vertes et l’agriculture, qui devrait coûter entre 20 et 30 milliards d’euros d’ici à 2030.

“En ce moment, l’argent ne coûte pas cher à emprunter”, a déclaré le rapporteur général du budget Laurent Saint-Martin au Parisien. “On ne peut pas jouer la sécurité avec la dette quand on a des projets pour l’avenir”.

Saint-Martin a déclaré que le nouveau budget devrait s’élever à “environ 16 ou 17 milliards d’euros” de dépenses supplémentaires.

Le remboursement de la dette de la France

Les promesses de dépenses s’inscrivent dans un contexte de better than anticipated growth, with the French economy expected to grow 6 percent this year, and 4 percent in 2022. Mais en plus de profiter de la reprise économique pour investir dans l’avenir, le gouvernement a également déclaré qu’il allait s’attaquer à la dette du pays.

“Nous allons commencer à rembourser la dette dite Covid à partir du projet de loi de finances 2022”, a déclaré M. Saint-Martin à BFM. Et d’ajouter : “La volonté d’utiliser une partie des recettes fiscales supplémentaires dues à la croissance au service du désendettement est un choix politique.”

Selon le ministère de l’Économie, le déficit de la France devrait passer de 9,2 % en 2020, à 8,4 % cette année, pour revenir à 4,8 % en 2020, soit moins que les prévisions initiales à 5,3 %.

Le ministère a également prévu que la dette tomberait à 114 % du PIB en 2022, contre un record de 115,1 % en 2020.

“Ce n’est pas un open bar”, a déclaré à franceinfo le ministre de l’Action et des Comptes publics Olivier Dussopt. Il a toutefois ajouté que tenter de passer directement à 3 % de déficit “étoufferait la croissance, étoufferait la création d’emplois, étoufferait notre sortie de crise”.

Pas de hausse d’impôts

Le gouvernement a également déclaré qu’il ne prendrait pas le risque d’entraver la croissance en introduisant des hausses d’impôts. Au contraire, il est prêt à aller de l’avant avec les réductions d’impôts prévues. Alors que 80 pour cent des ménages ne paient plus l taxe d’habitation (Si 80 % des ménages ne paient plus la taxe d’habitationcelle-ci sera progressivement réduite pour les derniers 20 % des hauts revenus, avant d’être totalement supprimée en 2023, à l’exception des résidences secondaires.

La France devrait également poursuivre son projet de réduction de l’impôt sur les sociétés à 25 % pour toutes les entreprises.

Préparation des élections

Comme d’habitude, le dernier budget du quinquennat du président sera examiné de près à travers le prisme de la campagne à venir. Les opposants ont déjà accusé Macron de faire des promesses irresponsables. Eric Woerth, du parti Les Républicains, a déclaré au Figaro que le budget représentait “une euphorie de dépenses”.

Écrivant dans Les Échos, Xavier Bertrand, espoir présidentiel, a déclaré que Macron était le “président de la dette”.

Le gouvernement a jusqu’à présent tenté de maintenir un équilibre en étant perçu comme fiscalement responsable tout en investissant dans l’économie.

“La bonne gestion des comptes publics est dans l’ADN de la majorité”, a déclaré Le Maire aux journalistes. “Nous n’avons pas laissé filer la dette publique (…) mais avons investi pour protéger les salariés et les entreprises.”