Des échauffourées ont éclaté entre des manifestants et la police en marge d’un rassemblement organisé samedi à Paris en hommage aux trois Kurdes tués la veille par un tireur dans la capitale française.

Au moins quatre voitures ont été renversées, dont une au moins incendiée, et des poubelles brûlées sur le boulevard du Temple, près de la place de la République. Les forces de l’ordre, visées par des jets de projectiles, ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à la mi-journée pour rendre hommage au trois Kurdes tués et trois autres blessés la veille, par un homme de 69 ans abattu près d’un centre culturel kurde.

Dans la foule, de nombreux manifestants brandissaient des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan PKK, ou tenaient des photos de trois militants kurdes assassinés en janvier 2013 à Paris.

“Ce que nous ressentons, c’est de la peine et de l’incompréhension parce que ce n’est pas la première fois que cela arrive”, a déclaré Esra, une étudiante de 23 ans qui n’a pas voulu donner son nom de famille, les yeux rougis par les larmes.

Une minute de silence a été observée, en musique, à la mémoire des victimes et de “tous les Kurdes morts pour la liberté”.

Plusieurs manifestants présents samedi ont dénoncé la fusillade comme une “injustice” et un acte “terroriste” et “politique”.

Le suspect français, âgé de 69 ans, qui avait déjà commis des violences armées dans le passé, a déclaré lors de son arrestation qu’il avait agi parce qu’il était “raciste”.

Plus tôt dans la matinée, des représentants de la communauté kurde avaient été reçus par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.

“Il n’y a aucun doute dans notre esprit que ce sont des meurtres politiques. Le fait que nos associations soient visées est un acte terroriste et politique”, a déclaré Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDKF), à l’issue de la rencontre.

Il a également regretté un “manque de sécurité” sur les lieux de la fusillade, dont la sécurité relève “de la responsabilité des autorités françaises”.

Le suspect, dont la garde à vue a été prolongée samedi, est soupçonné d’avoir ouvert le feu vendredi dans le 10e arrondissement de Paris, tuant trois personnes et en blessant trois autres dans un centre culturel kurde situé dans un quartier commerçant très fréquenté par la communauté kurde.