Expliqué : Comment la France maintient-elle son taux d'inflation à un niveau relativement bas ?

Photo de FRED TANNEAU / AFP

La carte ci-dessous montre la comparaison entre la France et ses voisins de l’UE.

Dans la zone euro, le taux d’inflation annuel a été classé à environ 7,5 %.

Dans le même temps, Eurostat estime que l’inflation en France est d’environ 5,4 pour cent. – inférieure à la moyenne de la zone euro, et considérablement inférieure à des pays comme l’Estonie (19 %), les Pays-Bas (11,2 %), l’Espagne (8 %) et l’Allemagne (7,8 %).

Pendant ce temps, au Royaume-Uni, l’inflation s’élève à 9 %, et aux États-Unis à 8,3 %.

Comment expliquer cette différence ?

La principale différence est l’utilisation de l’énergie nucléaire en France, qui représente environ 70 % de la production d’électricité du pays et 40 % de sa consommation énergétique globale.

Cela la rend moins vulnérable aux chocs liés aux prix du gaz, qui ont grimpé en flèche dans le contexte de la guerre en Ukraine.

En plus de l’utilisation de l’énergie nucléaire en France, le pays a également vu plusieurs mesures prises par le gouvernement pour tenter de limiter la hausse de l’inflation – notamment liée au pouvoir d’achat des ménages.

Les mesures les plus importantes ont été le bouclier tarifaire qui gèle les prix de l’électricité et du gaz domestique pour les consommateurs, ainsi qu’une remise de 18c par litre de carburant pour aider les conducteurs.

Le groupe de réflexion économique, Astères, a réalisé une étude pour déterminer l’impact des mesures sur la limitation de l’inflation, et ils ont trouvé, en utilisant les données d’avril et avant, que l’inflation totale aurait été de 1,6 points de plus sans ces deux mesures.

En outre, la France a connu une augmentation mesurée des salaires – environ 2,5 pour cent, pour être précis.

Que prévoit donc la France pour continuer à maintenir son inflation à un niveau relativement bas ?

Les subventions alimentaires

Le Premier ministre Elisabeth Borne a annoncé qu’une chèque alimentaire (chèque alimentaire) sera disponible pour les ménages à faibles revenus en septembre. Il est proposé que l’argent – dont le montant n’est pas encore précisé – soit versé directement sur les comptes bancaires des personnes concernées.

Une extension de la remise sur le carburant

Le gouvernement de Macron cherche à prolonger la réduction de 18c par litre de carburant jusqu’à au moins la fin du mois d’août.

Une extension du bouclier tarifaire

Le plafonnement des prix de l’électricité et du gaz durera au moins jusqu’à la fin de 2022, voire jusqu’en 2023.

Une revalorisation des retraites, des salaires et des avantages sociaux.

Les pensions de retraite seront indexées sur l’inflation à partir de la pension de juillet, qui est versée le 9 août. Il convient de noter que cette indexation concerne les pensions de base – et non les régimes complémentaires. Le Premier ministre a annoncé que le augmentation serait d’environ 4 pour cent, ce qui est proche du taux d’inflation actuel en France.

Les allocations de chômage et d’invalidité seront également augmentées, mais le montant précis n’a pas encore été annoncé.

Une augmentation du plafond de la “prime Macron”

La ” prime Macron “, qui permet aux entreprises d’offrir des primes défiscalisées à leurs salariés, verra son plafond relevé jusqu’à 3 000 euros. Cette mesure est toutefois facultative pour les entreprises.

Les impôts n’augmenteront pas avec l’inflation

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déclaré vouloir “lever l’inquiétude” que les Français puissent se retrouver à payer plus d’impôts à cause de l’inflation, ajoutant à BFMTV qu’il est “hors de question que les salariés français paient plus d’impôts à cause de l’inflation.”

Suppression de la redevance TV

La redevance TV sera supprimée à l’automne, avec une économie pour les ménages de 138 euros, soit un manque à gagner pour l’État de plus de 3 milliards d’euros.

Autres mesures possibles

Le Premier ministre a indiqué qu’elle demandait à son gouvernement d’envisager la prolongation du ticket restaurant à 1 € pour les étudiants universitaires dans les cantines scolaires, ainsi que la consultation des moyens d’adapter le mode actuel de calcul des futures augmentations de loyer, qui sont actuellement indexées sur l’inflation. Un gel total semble toutefois avoir été exclu.