Une bannière sur laquelle on peut lire

Une bannière sur laquelle on peut lire “Taxez les riches” est accrochée à un pylône le long de l’itinéraire emprunté par des manifestants lors d’un rassemblement contre la flambée du coût de la vie et l’inaction climatique appelé par les partis politiques français de gauche à Paris le 16 octobre 2022. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT/AFP)

La manifestation contre la hausse du coût de la vie dimanche a été convoquée par des partis politiques de gauche et dirigée par le chef du parti La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon.

Certains manifestants portaient des gilets jaunes fluorescents, symbole des manifestations antigouvernementales souvent violentes en 2018 qui ont secoué le gouvernement centriste pro-business du président Emmanuel Macron.

“Nos vies ont plus de valeur que vos profits”, a lu une banderole dans le cortège, qui, selon la police, atteindrait environ 30 000 personnes – relativement peu selon les normes françaises.

Les manifestants tiennent une bannière indiquant « nos vies valent plus que vos profits » lors d’un rassemblement contre la flambée du coût de la vie et l’inaction climatique appelé par la coalition française de gauche NUPES (Nouvelle Union écologique et sociale du peuple) à Paris le 16 octobre 2022. ( Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)

Les opposants à Macron espèrent poursuivre sur la lancée créée par le bras de fer des raffineries qui a débuté fin septembre.

“Nous allons avoir une semaine comme on ne la voit pas très souvent”, a déclaré Melenchon dimanche alors qu’il s’exprimait dans un camion au milieu de la foule.

« Tout s’enchaîne. Nous la commençons avec cette marche, qui est un immense succès.

“Vous voyez que ce mouvement (dans les raffineries) commence à s’étendre”, a déclaré Mathilde Panot, députée de LFI, à la radio franceinfo.

Plusieurs syndicats français, mais pas tous, ont annoncé mardi une journée nationale de grève qui devrait toucher les transports routiers, les trains et le secteur public.

Le premier secrétaire du Parti socialiste français (PS) Olivier Faure (L) et le président du groupe parlementaire de l’Assemblée nationale de La France Insoumise (LFI) et la coalition de gauche NUPES Mathilde Panot (R) assistent au rassemblement. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)

Les organisateurs ont affirmé que 140 000 personnes avaient assisté à la marche de dimanche contre la hausse du coût de la vie et l’inaction alléguée du gouvernement contre le changement climatique.

La police avait prédit qu’environ 30 000 personnes seraient présentes et publiera sa propre estimation plus tard.

Les grèves et les manifestations sont surveillées de près par le gouvernement qui vise à faire adopter un changement très controversé du système de retraite dans les prochains mois.

Macron, qui a été réélu en avril, s’est engagé à repousser l’âge de la retraite à 62 ans, la réforme étant prévue avant la fin de l’hiver.

“Je suis vraiment inquiet”, a déclaré à l’AFP un député du parti au pouvoir la semaine dernière sous couvert d’anonymat. “Nous devons trouver une voie entre le besoin de réformes et le fait que les gens sont énervés et fatigués.”

Les manifestants marchent vers la place de la Bastille pendant le rassemblement. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Inacceptable

Quatre des sept raffineries françaises – toutes appartenant au groupe énergétique parisien TotalEnergies – sont restées bloquées dimanche.

L’entreprise française a annoncé vendredi avoir conclu un accord salarial avec les deux plus grands syndicats représentant le personnel de ses raffineries, laissant espérer la fin de l’impasse.

Mais le syndicat dur CGT a refusé de l’accepter, ses membres continuant à maintenir des piquets de grève.

Le ministre du Budget, Gabriel Attal, a dénoncé dimanche la poursuite de la grève comme “inacceptable”, tandis que le lobby des entreprises Medef a déclaré que “150 personnes” prenaient “le pays en otage”.

“Bien sûr, il y a un droit de grève, mais à un moment donné, le pays doit pouvoir fonctionner”, a déclaré Attal aux médias français.

Des manifestants portant des gilets jaunes lors du rassemblement, (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)

Le personnel de deux autres raffineries appartenant au groupe américain Esso-ExxonMobil a repris le travail à la fin de la semaine dernière, mais les opérations auront besoin d’au moins quinze jours pour revenir à la normale, a indiqué la société.

Environ un tiers des stations-service du pays ont des problèmes d’approvisionnement, ce qui signifie que les conducteurs attendent souvent des heures pour faire le plein.

De nombreuses entreprises ont réduit leurs déplacements et leurs livraisons, tandis que même les véhicules des services d’urgence font face à des pénuries.

Les énormes profits réalisés par les groupes énergétiques en raison des prix record du carburant ont suscité une certaine sympathie pour les employés qui réclament des salaires plus élevés.

Mais un sondage réalisé par le groupe de sondage BVA publié vendredi, a suggéré que seulement 37 % des personnes ont soutenu les arrêts.

Réforme des retraites

La marche de protestation de dimanche à travers Paris a été convoquée par le parti France Unbowed et est soutenue par ses alliés de la coalition – les Verts, les Socialistes et les Communistes.

La lauréate du prix Nobel de littérature 2022, la romancière française Annie Ernaux (3e R) et fondatrice de la France Insoumise (LFI) et membre de la coalition de gauche NUPES (Nouvelle Union écologique et sociale du peuple) Jean-Luc Melenchon (2e R) assistent au rassemblement. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)

Récemment, la lauréate du prix Nobel de littérature Annie Ernaux et 60 autres personnalités des arts et de la vie publique ont également défilé dans une lettre commune.

L’objectif principal est d’attirer l’attention sur le sort des travailleurs aux prises avec des coûts plus élevés – l’inflation française est d’environ 6,0% – ainsi que de dénoncer l’inaction face au changement climatique.

Une source policière a déclaré qu’il y avait des craintes que des groupes anarchistes soient présents, ce qui pourrait conduire à des affrontements qui émaillent régulièrement les manifestations françaises.

“L’organisateur a été prévenu de ces craintes”, a déclaré le responsable.