A l’approche de l’élection présidentielle de dimanche, Euronews publie chaque jour à 16h00 un article pour vous aider à mieux comprendre la course à l’Elysée.

Les électeurs français se rendent aux urnes les 10 et 24 avril pour choisir un nouveau président – mais qui est en lice pour renverser Emmanuel Macron ?

Le nouveau venu le plus notable dans la course est le candidat d’extrême droite Eric Zemmour, qui menace de prendre les voix de Marine Le Pen.

Les sondages indiquent une victoire de Macron, mais l’élection présidentielle française est notoirement imprévisible. Macron en est le parfait exemple, ayant lancé un mouvement politique quelques mois seulement avant les élections de 2017 et continuant à triompher.

Les questions clés qui dominent la campagne jusqu’à présent incluent le travail, le coût de la vie – un débat déclenché par les manifestations des “gilets jaunes” de 2018 -, l’environnement, l’immigration et la sécurité, en particulier après l’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février.

Emmanuel Macron – La République en marche

Le président sortant est en tête des sondages malgré le lancement de sa campagne début mars.

Macron a annoncé qu’il se présentait à la présidence juste avant la date limite officielle dans un communiqué publié dans les journaux locaux et les médias sociaux.

Le favori de 44 ans a depuis lors augmenté dans les sondages au milieu de la guerre en Ukraine, alors qu’il a tenté de s’engager diplomatiquement avec l’Ukraine et la Russie pendant la crise.

Il prévoit de réduire les niveaux de chômage, de limiter l’accès à certaines allocations de chômage et également de relever l’âge de la retraite à 65 ans. Il a également déclaré qu’il souhaitait se concentrer sur l’éducation et la santé, notamment sur les soins préventifs.

Le programme de Macron a été critiqué par le parti de droite dominant comme copiant certaines de ses propres mesures, notamment sa décision d’augmenter l’âge de la retraite.

Parmi les autres mesures de son programme figurent des projets de construction de six nouvelles centrales nucléaires et d’augmentation du nombre de policiers.

Macron, ancien ministre de l’Economie du Parti socialiste, a créé son propre mouvement avant les élections de 2017, se présentant comme un centriste.

Marine Le Pen – Rassemblement National

Marine Le Pen est considérée comme la principale rivale de Macron et projetée de le rejoindre au second tour du plébiscite.

La dirigeante d’extrême droite, 53 ans, s’en tient à ses thèmes de prédilection, à savoir l’immigration et la sécurité.

Parmi les mesures qu’elle a ébauchées figurent la fin de la naturalisation par mariage et de la citoyenneté automatique à 18 ans pour les personnes nées sur le sol français et y résidant encore.

Elle prévoit également de restreindre l’accès aux allocations familiales aux Français, avec un délai de carence de cinq ans pour les étrangers.

Elle veut aussi supprimer les subventions aux “énergies intermittentes”, dont l’éolien et le photovoltaïque.

Elle a cependant renoncé à sortir la France de l’Union européenne, de l’espace Schengen et de la zone euro.

Le Pen a cherché à adoucir l’image de son parti depuis qu’elle a succédé à son père, qui a été condamné à plusieurs reprises pour ses commentaires antisémites. Cela a rendu le parti plus courant, mais elle risque désormais d’être débordé à droite par une nouvelle personnalité, Eric Zemmour.

Son principal défi sera de bâtir sa crédibilité sur des questions qui ne concernent pas l’immigration et la sécurité. Son manque d’expérience et de connaissances économiques l’a vue éviscérée par Macron lors d’un débat télévisé en 2017.

Jean-Luc Mélenchon – La France Insoumise

Le leader populiste de gauche, 70 ans, est arrivé quatrième lors de la dernière élection présidentielle, recueillant près de 20% des voix au premier tour. Il a toujours sondé le plus élevé de tous les candidats de gauche au cours des mois précédant les élections.

Beaucoup de ses propositions ont été résolument axées sur les questions sociales et le coût de la vie.

Il a par exemple annoncé qu’il prévoyait de créer une “loi d’urgence sociale” qui permettrait de geler le prix des produits de première nécessité, notamment le carburant, le gaz, l’électricité et certains produits alimentaires.

Il souhaite également faire passer le Smic mensuel de 1 258 € net actuellement à 1 400 € net.

Mélenchon est un personnage controversé. Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à 8 000 euros d’amende en décembre 2019 pour avoir intimidé des fonctionnaires qui effectuaient une perquisition dans son bureau dans le cadre d’une enquête sur des irrégularités de financement.

Anne Hidalgo – Parti socialiste

L’homme de 62 ans est l’actuel maire de Paris, après avoir remporté un second mandat en 2020.

Elle a appelé à la “reconstruction” des systèmes d’éducation et de santé et déclaré que “la question du travail devrait redevenir un enjeu central”.

Comme Mélenchon, elle compte augmenter les salaires. Elle a déclaré que l’un de ses premiers actes en tant que présidente serait de convoquer des négociations avec les syndicats “pour remettre les Français dans une position où ils peuvent vivre dignement de leur travail”.

Elle se positionne aussi comme écologiste. Parmi les mesures qu’elle a déployées dans la capitale française figurent des restrictions à la circulation automobile dans certaines parties de la ville et davantage de pistes cyclables. Son nouveau mandat prévoit la plantation de 170 000 arbres, la rénovation énergétique des bâtiments et la fin du plastique dans les cantines scolaires.

Elle fait face à deux défis majeurs. La première est qu’elle est perçue comme une femme politique locale, liée à Paris. La seconde est qu’elle est la candidate d’un parti qui patauge. Le candidat des socialistes en 2017 n’a obtenu que 6,2% des voix – un record pour le parti. Cela a été suivi de lourdes défaites aux élections législatives et européennes.

Yannick Jadot – Parti vert

Jadot, 54 ans, est un député européen qui a remporté le ticket du parti vert pour l’élection présidentielle de 2017, pour se rallier au candidat socialiste.

Cette fois, une telle alliance paraît peu probable même si les deux partis de gauche se sont associés pour remporter les élections municipales de Paris et de Marseille.

Son programme comprend des promesses de mettre fin à l’élevage intensif et d’affaiblir les lobbies qui, selon lui, « engloutissent les subventions et les politiques publiques pour que le climat, la santé, l’environnement et la justice sociale priment enfin ».

“Chaque euro d’argent public sera conditionné à la protection de l’environnement. Pas un seul euro pour Total tant que Total ne rompra pas avec sa logique de toujours chercher plus de pétrole et plus de gaz dans le sol”, a-t-il déclaré.

Il envisage également de rétablir un impôt sur la fortune et de taxer davantage les actifs financiers qui investissent dans les énergies fossiles.

Enfin, il a dévoilé un plan visant à injecter 50 milliards d’euros par an pendant le quinquennat pour “réparer” le pays et “reconstruire” l’économie. Les fonds iraient vers des projets d’infrastructure, de logement, de transport et aideraient la transition de l’économie vers “un cercle vertueux d’investissement et de consommation responsable”.

Valérie Pécresse – Les Républicains

Valérie Pécresse a été choisie par des membres du parti de droite Les Républicains être leur première femme candidate à l’élection présidentielle française.

Le chef de la région populeuse Ile-De-France, dans laquelle Paris est situé, est également ministre à deux reprises de l’enseignement supérieur et du budget.

Elle s’est engagée à revoir les plans de fermeture des réacteurs nucléaires, concédant toutefois que le nucléaire ne suffira pas et que les énergies renouvelables doivent être stimulées. D’autres propositions incluent une taxe carbone aux frontières de l’Europe et la “préférence européenne dans les marchés publics”.

Elle a également appelé à une augmentation des salaires et à des réformes des systèmes de chômage et de retraite et a promis de réduire la dette publique.

Pour remporter l’investiture, Pécresse a battu plusieurs candidats de premier plan de son parti, dont Eric Ciotti, un député pur et dur de Nice ; Xavier Bertrand, président de la région Hauts-De-France ; Michel Barnier, ancien négociateur de l’UE sur le Brexit ; et Philippe Juvin, un maire qui a pris de l’importance au milieu de la pandémie de COVID-19.

Eric Zemmour – Reconquête

Le chroniqueur controversé, expert de la télévision et auteur Eric Zemmour a également jeté son chapeau dans le ring pour la présidence française.

Zemmour, 63 ans, est célèbre pour ses provocations sur l’islam, l’immigration et les femmes qui l’ont vu poursuivi en justice à plusieurs reprises. Il a été reconnu coupable de provocation à la discrimination raciale en 2011 et de provocation à la haine envers les musulmans en 2018.

Il soutient que la France est en déclin à la fois géopolitiquement et économiquement, ce qu’il attribue à l’immigration, ainsi qu’à “l’islamisation” et à la “féminisation” de la société.

L’expert de la télévision a créé une frénésie médiatique en France, incitant le régulateur français des médias à décider qu’il devrait être considéré comme un homme politique et non comme un journaliste et que son temps d’antenne devrait donc être soumis à des limitations..

La candidature de Zemmour à l’Elysée pourrait nuire à Marine Le Pen car les deux occupent des postes similaires. Plusieurs personnalités de son parti ont déjà appelé Zemmour à se rallier à elle.

Elle pourrait également conduire le candidat des Républicains à virer à droite sur certaines thématiques dont l’immigration et la sécurité afin d’endiguer un éventuel exode des voix.

Fabien Roussel – Le Parti communiste

Ancien journaliste ayant effectué des reportages au Vietnam, Fabien Roussel est le chef du parti communiste français depuis 2018.

Roussel, 52 ans, est actuellement député français de la région la plus septentrionale du pays, à la frontière belge.

Il soutient la réduction de la semaine de travail à 32 heures et l’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans ainsi que l’augmentation du salaire minimum à 1 500 € par mois.

Mais Roussel a également été critiqué pour sa position pro-nucléaire et pro-chasse. Il a été critiqué par certains à gauche pour avoir dit que la viande, le vin et le fromage étaient les incontournables de la gastronomie française et qu’il voulait s’assurer que les gens y aient accès.

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