Les deux têtes de liste de l’élection présidentielle française de dimanche apparaîtront à la télévision mercredi soir à un moment clé de la campagne, alors que Marine Le Pen continue de combler l’écart avec Emmanuel Macron selon le dernier sondage.

L’enquête de l’IFOP mis à jour mardi soir sur les intentions de vote au premier tour montre Macron à 27%, en baisse de 0,5%, tandis que son rival d’extrême droite gagne un point de pourcentage pour atteindre 23%, à quatre points de retard.

Un autre sondage mardi soir, réalisé par Kantar-Epoka, place Le Pen (23%) à seulement deux points de Macron (25%), une chute de quatre points de pourcentage pour l’actuel président en deux semaines.

Le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon occupe la troisième place selon les sondages, l’IFOP accordant au chef de file de La France Insoumise (La France insoumise) 16,5 % d’intentions de vote au premier tour. Les deux meilleurs candidats après le vote de dimanche se qualifieront pour le second tour le 24 avril.

Macron et Le Pen doivent apparaître séparément dans le créneau “10 minutes pour convaincre” de mercredi soir sur la chaîne TF1 la plus populaire de France.

Macron a ciblé mardi son concurrent le plus proche lors d’une visite en Bretagne. Sans nommer Le Pen, il a critiqué “d’autres candidats” pour leur “indulgence à l’égard de Vladimir Poutine” et leur “financement avec la Russie”.

L’actuel président faisait référence à la réception de Le Pen par le dirigeant russe à Moscou en 2017 et au fait que son parti continue de rembourser un prêt de 9 millions d’euros à un créancier russe.

S’adressant aux journalistes, Macron a été interpellé sur son dialogue avec Poutine, avec qui il a eu de nombreuses conversations téléphoniques depuis le début de la guerre sans effet apparent.

Le président a également été critiqué pour son absence à un débat en prime time sur la principale chaîne de télévision publique France 2 mardi soir. Seul parmi les 12 candidats à ne pas se présenter, il a cité des engagements de journal.

La position de Macron a chuté depuis les premiers jours de la guerre à la suite de l’invasion russe, qui a vu le président bondir à plus de 30 % dans les sondages et une avance de cinq ou six points sur ses rivaux.

Son attaque contre Le Pen montre qu’il prend son défi au sérieux, alors qu’il cherche à se définir comme un rempart contre les extrêmes et à mettre en avant ses références pro-européennes, à l’opposé de l’euroscepticisme de son rival du « Rassemblement National ». “).

Le Pen a exprimé son exaspération face aux critiques de sa position sur la Russie mercredi matin, insistant sur le fait qu’elle défendait les intérêts de la France.

“La Russie ne sera pas rayée de la carte”, a-t-elle dit à la radio Europe 1arguant que le pays serait toujours un acteur sur la scène mondiale – même si Poutine ne le serait plus s’il s’avérait que le dirigeant russe était personnellement responsable de crimes de guerre.

Elle a regretté la présence de son rival nationaliste Eric Zemmour dans la course. Sans sa cote de popularité de 9 à 11%, elle serait en pole position au premier tour des élections, a déclaré Le Pen.

Malgré la guerre en Ukraine et son impact sur le reste de l’Europe, six électeurs sur dix déclarent que la question du pouvoir de dépenser est la plus importante pour eux lors de l’élection, selon sondage réalisé par Harris Interactive.

Les candidats passeront à la vitesse supérieure dans les derniers jours alors qu’ils cherchent à galvaniser leurs partisans et à persuader les indécis de les soutenir. Certains sondages suggèrent que l’élection pourrait voir un taux d’abstention record de 30%.

Si, comme le suggèrent les sondages, Macron affronte Le Pen au second tour, la victoire du président sortant est loin de la quasi-certitude qu’elle était en 2017.

Contrairement à il y a cinq ans, le président représente désormais l’establishment et n’est plus l’étranger qui a rallié le soutien de l’implosion du centre-droit et du centre-gauche alors qu’il se frayait un chemin vers le pouvoir.

Détesté par beaucoup, notamment à gauche, Macron ne pourrait plus compter sur une vague anti-extrême droite au second tour, où l’IFOP lui donne actuellement une avance de 53 à 47 % sur Le Pen.

Elle a fait de la hausse du coût de la vie un élément central de sa campagne, et certains éléments du programme du président, comme son intention de relever l’âge de la retraite, pourraient jouer en sa faveur.

Le contraste avec le nationalisme incendiaire de Zemmour a aidé Le Pen à cultiver une image plus modérée par rapport aux années précédentes.

Pourtant selon un rapport de la Fondation Jean-Jaurèsun groupe de réflexion traditionnellement de gauche mais qui serait proche du mouvement “La République en marche” d’Emmanuel Macron, le programme de Le Pen – notamment sur les questions culturelles – montre qu’elle “reste une candidate d’extrême droite” .