Comment la France se prépare à un avenir de véhicules sans conducteur

Un technicien est assis à l’intérieur de la navette autonome sans conducteur expérimentale près de l’Indre, dans le centre de la France, le 29 juillet 2022. (Photo de GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Le jeudi 1er septembre, un nouvel ensemble de lois entre en vigueur régissant l’introduction des voitures autonomes de “niveau 3” sur les routes françaises.

Cependant, la France est encore loin d’autoriser les véhicules sans pilote sur les routes, et il est important de noter qu’à ce jour, un seul de ces véhicules semi-autonomes a été homologué : la Mercedes Classe S. Plusieurs autres fabricants ont également annoncé leur intention de lancer leurs propres versions.

En France, les voitures sont classées sur une échelle de un à cinq en fonction de leur autonomie.

  • Le niveau 0 signifie que le conducteur contrôle tout (c’est-à-dire un véhicule standard)
  • Le niveau 1 permet des aides à la conduite telles que le régulateur de vitesse
  • Le niveau 2 permet certaines tâches automatisées telles que ParkAssist

Les niveaux 0-2 sont déjà légaux sur les routes françaises.

Le niveau 3 – qui est légal depuis le 1er septembre – englobe les “véhicules semi-autonomes” qui peuvent fonctionner avec un conducteur ou automatiquement.

Ils ne peuvent être utilisés que dans des situations précises : sur des routes sans piétons ni cyclistes, sur des routes avec un diviseur de voie (un terre-plein), et avec une vitesse limitée à 60 km/h.

La mise à jour du cadre juridique français sera cependant importante pour les futures voitures sans conducteur. En cas d’accident, si le système de conduite autonome de la voiture est activé, le « conducteur » ne pourra être tenu pour responsable (tant que les conditions d’utilisation du logiciel ont été respectées). Au lieu de cela, ce sera le fabricant ou le concepteur du logiciel qui sera tenu responsable.

Pour ces véhicules de niveau 3, les automobilistes pourront effectuer une conduite “mains libres” dans les scénarios décrits ci-dessus, et à la suite de la loi mise à jour, ce sera le constructeur qui sera tenu responsable en cas d’accident si ‘mains libres’ est activé.

Ce sera également important pour le niveau 4 (entièrement autonome, mais avec un volant) et 5 (autonome sans volant ni pédales) – aucun de ceux-ci n’est encore légal sur les routes françaises.

Les voitures entièrement sans conducteur sont peut-être encore dans un avenir lointain, mais la France a déjà expérimenté d’autres types de transport automatisés.

Bus et navettes

Le métro parisien compte déjà des trains sans conducteur sur les lignes 1 et 14, et un projet est en cours pour automatiser la ligne 4.

L’opérateur de transport en commun RATP a également lancé en septembre 2021 des expérimentations de bus autonomes, avec l’objectif de les étendre dans les années à venir.

Même s’il y aura toujours une personne assise au volant, ce ne sera pas elle qui conduira le véhicule. Le volant, les pédales et les freins sont tous actionnés automatiquement.

La RATP a testé la technologie sur la ligne 393 à Sucy-Bonneuil, située près de Paris.

Le directeur des innovations de la RATP, Côme Berbain, a déclaré au Figaro en septembre 2021 que “l’exploitation commerciale régulière commencerait au plus tôt en 2025, et le lancement dépend encore de nombreux paramètres”.

La ville travaille également avec la société Alstom depuis 2017 pour développer un tramway autonome. Des expérimentations ont eu lieu sur le site de maintenance et de stockage de la RATP de Vitry.

Plus récemment, plusieurs villes de France ont testé des navettes autonomes – ou navettes.

Le ministre des Transports Clément Beaune, en visite sur un site test dans l’Indre, a qualifié le projet de « pionnier » ajoutant : « Voyons dans quelques mois ce que donne cette expérimentation, pour en tirer des conclusions. Mais si ça marche, je ferai tout ce que je peux pour que l’État le soutienne.

Transport olympique

Paris est également à la recherche de transports intelligents avant les Jeux olympiques de 2024. L’organisation « Urbanloop » était l’un des 21 projets gagnants pour proposer des idées de transport pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

Les « capsules autonomes » ont déjà été testées à Nancy, comme illustré ci-dessous.

Le projet est décrit comme le « déploiement de flottes de capsules autonomes sur rails pouvant transporter une ou deux personnes, dont des personnes à mobilité réduite ou une personne avec un vélo ».

Ces capsules à faibles émissions peuvent se déplacer à des vitesses allant jusqu’à 60 km/h et sont 100 % électriques, sans batteries.

Ils sont salués comme une alternative au métro pour les petites et moyennes villes. Avant d’être officiellement mis en service à Nancy en 2026, ils seront testés lors des Jeux de 2024.

Le projet pilote reliera l’entrée du site olympique de Montigny-le-Bretonneux à une fan zone. Les capsules circuleront sur une boucle de deux kilomètres, qui desservira deux stations avec 10 véhicules, permettant un débit maximum d’environ 220 personnes par heure.

Après les Jeux olympiques, les transports publics en France devraient devenir beaucoup plus automatisés, certaines projections indiquant que 13 % des bus seront autonomes d’ici 2035.