Bonnets phrygiens : Pourquoi la France a choisi deux bonnets rouges comme mascottes des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Les mascottes olympiques et paralympiques de Paris 2024 nouvellement dévoilées lors de leur présentation officielle à Saint-Denis, au nord de Paris. (Photo de STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Vous reconnaîtrez peut-être la nouvelle mascotte olympique sous la forme du chapeau tombant que portent les schtroumpfs, ou peut-être l’avez-vous déjà vu sur Marianne – la dame de la liberté française – dans des peintures et sur des statues.

Il s’agit du bonnet phrygien, symbole de la République française, qui a été choisi comme mascotte des Jeux olympiques de Paris en 2024.

Arborant une paire de baskets en guise de clin d’œil au présent, les bonnets rouges animés ont été dévoilés lundi.

Normalement, la mascotte olympique est un animal, mais selon Tony Estanguet, le président du comité d’organisation, ils en voulaient un qui “incarne l’esprit français en offrant quelque chose de nouveau.”

Ainsi, le bonnet phrygien a été choisi comme “un clin d’œil à l’esprit révolutionnaire que nous voulons insuffler aux Jeux”, a déclaré Estanguet au quotidien français Le Parisien.

Julie Matikhine, responsable de la marque des Jeux olympiques de Paris 2024, a déclaré à Franceinfo que le duo de mascottes a pour but de “mener une révolution à nos côtés à travers le sport”, et de montrer “que le sport a le pouvoir de tout changer.”

Elle a ajouté que “la référence au bonnet phrygien est celle de notre esprit français, un esprit si unique qu’il a traversé les siècles”.

Un symbole de liberté

“Des bustes “Bardot” de Marianne sont exposés lors du 100e congrès des maires de France, le 21 novembre 2017 à Paris. (Photo de JACQUES DEMARTHON / AFP)

Aussi appelé “bonnet rouge de la liberté” ou “bonnet de la liberté”, le bonnet phrygien ne doit pas être confondu avec un béret. Le bonnet sans bord est un élément culturel essentiel en France, célèbre pour avoir été porté par les membres de la Révolution française.

Symbole de liberté depuis des siècles, une version similaire de la casquette a d’abord été portée par les esclaves romains affranchis et représentait leur libération.

Depuis la révolution française, il est devenu un symbole national de la république française. Dans le célèbre tableau “La liberté guidant le peuple”, Marianne, le symbole de la liberté, porte un bonnet phrygien rouge, comme dans plusieurs autres représentations.

Le bonnet figure également sur de nombreux drapeaux et armoiries de pays d’Amérique latine.

Mais le bonnet sans bord n’est pas la seule façon dont les Jeux olympiques de 2024 prévoient de reconnaître la révolution française – le parcours du marathon est celui que les femmes françaises ont emprunté pour se rendre à Versailles depuis Paris le 5 octobre 1789, pour protester principalement contre la hausse du prix du pain.

Les bonnets phrygiens sont souvent vus lors des manifestations en France. Les marcheuses qui se dépeignent comme Marianne portent souvent ces bonnets. (Photo de STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Une femme portant le bonnet phrygien, représenté sur les statues et l’imagerie de la Marianne française, fait face aux gendarmes français alors qu’elle participe au traditionnel rassemblement du 1er mai (fête du travail) à Nantes, dans l’ouest de la France, le 1er mai 2019. (Photo de Sébastien SALOM-GOMIS / AFP)

Quant aux mascottes elles-mêmes, l’un des yeux de la mascotte est bleu et l’autre est drapé dans deux rubans aux couleurs du drapeau français, à la manière d’une cocarde, ou nœud de rubans, qui était un autre symbole du républicanisme pendant la Révolution.

Vente des bonnets

L’autre différence avec la mascotte de Paris 2024 est qu’elle ne sera pas représentée par une seule mascotte, mais que les bonnets phrygiens formeront une famille, semblable aux Minions ou aux Schtroumpfs.

Il y aura deux héroïnes : la rusée Phrygia olympique et la Phrygia paralympique, présentée comme la plus festive et extravertie des deux. La dernière des deux mascottes a un handicap visible – une prothèse de jambe.

Le responsable de la marque des jeux de Paris 2024 a déclaré au Parisien que ” pour nous, [the disabled mascot] est le porte-drapeau d’un grand mouvement d’inclusion et d’égalité des chances. “

Les mascottes seront vendues sur des T-shirts, des mugs et des pins, ainsi que sous forme de peluches à partir de lundi. Mais les répliques des jouets ont suscité une certaine controverse, car elles seront presque toutes fabriquées en Chine.

Les organisateurs ont défendu leurs plans de fabrication et ont déclaré à l’AFP que c’est “comme la grande majorité des jouets vendus en France.”

Aucun chiffre n’a été donné concernant le nombre de répliques de jouets fabriquées, mais elles devraient représenter “entre 20 et 25 %” des recettes de merchandising.