Augmentations de salaire et remplacements : Comment la France entend lutter contre la pénurie d'enseignants

Un professeur distribue des copies avant le début de l’épreuve de philosophie dans le cadre des épreuves du baccalauréat à Lyon. (Photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Confrontée à une pénurie de plus de 4 000 enseignants à quelques jours de la rentrée scolaire, la France a annoncé des plans à court et à long terme pour tenter de recruter et de maintenir le personnel.

Le nouveau ministre de l’éducation Pap Ndiaye a tenu une conférence de presse vendredi pour présenter ses plans, y compris une augmentation de 10 pour cent de la rémunération des enseignants nouvellement qualifiés pour créer un salaire minimum de départ de 2 000 € par mois (après impôt) à partir de septembre 2023.

Le ministère de l’éducation prévoit également de recruter plus de enseignants contractuelsLe ministère de l’Éducation prévoit également de recruter davantage d’enseignants contractuelsc’est-à-dire des remplaçants qui ne sont pas des enseignants pleinement qualifiés, pour aider à combler la pénurie et garantir qu'” il y aura un enseignant devant chaque classe “, comme l’a promis le ministre de l’Éducation.

Les syndicats d’enseignants ont exprimé leurs inquiétudes quant au recours à des enseignants contractuels, en raison de leur formation insuffisante. Cependant, Ndiaye spécifié que ” la grande majorité des enseignants contractuels ont enseigné l’année dernière ou l’année précédente, soit environ 80 à 90 % du total des enseignants contractuels dans les écoles. “

Le ministère de l’Éducation a dû augmenter progressivement le recours à ces enseignants non qualifiés en raison des pénuries, doublant presque leur nombre au cours des douze dernières années. En 2008, il y avait environ 20 000 enseignants contractuels dans les écoles françaises, et plus de 38 000 (plus de cinq pour cent du total des enseignants) en 2020.

Quant aux nouveaux contractuels pour l’année scolaire 2022-2023, ils occuperont environ 3 000 postes, soit environ 0,3 pour cent du total des enseignants – qui sont environ 850 000 en France.

Pour les nouveaux enseignants non titulaires, la formation ne dure souvent que quatre jours, dont deux sont spécifiquement consacrés à la préparation des cours “fondamentaux” (mathématiques et français) pour l’école primaire. Ils travaillent sur un contrat de courte durée sous la supervision des directeurs d’école et de l’inspection académique. Ils sont également tenus d’accomplir 20 jours de formation par an.

Ils doivent également être titulaires d’un Bac +3 (équivalent d’un diplôme universitaire) et doivent passer un entretien d’embauche avant de commencer à travailler.

Le directeur de l’académie de Paris a déclaré à Franceinfo que les enseignants contractuels sans expérience préalable sont plus susceptibles de travailler en tant que remplaçants plutôt que de se voir attribuer leur propre classe, bien que certains puissent se retrouver dans cette position si le besoin est suffisamment important.

Le ministre Ndiaye a également annoncé que les enseignants contractuels actuels auront la possibilité de passer officiellement les examens d’enseignement au cours du printemps 2023, afin de leur permettre d’accéder à des postes permanents.